PARIS
1956 Naissance à l’hôpital américain à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) où sa mère est infirmière avant qu’elle ne prenne la direction d’un hôtel situé dans le 16e arrondissement parisien à deux pas du lycée Janson de Sailly où se déroule toute sa scolarité. Chaque été il accompagne son père, restaurateur de profession, dans ses voyages en Afrique. À 18 ans, alors qu’il veut être diplomate au Gabon, il entre à Sciences Po et réussit en 1978 le concours d’entrée à l’ENA. Un stage à l’ambassade de France à Washington le dissuade d’une carrière diplomatique sans entamer son intérêt pour l’Afrique. Auditeur à la Cour des comptes, il part en 1986 à Dakar prendre la présidence de la commission de vérification des comptes et de contrôle des établissements publics du Sénégal.
1989 De retour à Paris, il devient administrateur général du Centre Pompidou. Ses nouvelles responsabilités et son intérêt pour la musique lui font rencontrer Pierre Boulez, fondateur et directeur de l’Ircam, avec lequel se noue une amitié. C’est Pierre Boulez qui l’aiguille en 1990 vers Claude Samuel, directeur de la musique à Radio France dont Stéphane Martin devient l’adjoint. C’est encore Pierre Boulez, passionné de politique culturelle, qui le présente à des personnalités politiques. En 1993 il rejoint le ministère de la Culture comme directeur adjoint du cabinet de Jacques Toubon avant de prendre la direction de la Musique et de la Danse.
1995 Directeur du cabinet du ministre de la Culture Philippe Douste-Blazy, Stéphane Martin est invité par ce dernier à rencontrer en juillet Jacques Kerchache pour évoquer le projet du président Jacques Chirac d’un « musée des arts premiers ». Le collectionneur et marchand d’art africain reconnaît alors celui qui fréquente sa galerie. Il l’entraîne dans la foulée rencontrer Jacques Chirac à l’Élysée, lequel lui confie, parallèlement à ses fonctions Rue de Valois, la mission de coordonner sous l’autorité de Jacques Kerchache la création du futur « musée du quai Branly ».
1998 Président de l’établissement public du Musée du quai Branly, il œuvrera contre vents et marées à sa réalisation que l’ouverture du pavillon des Sessions au Louvre en 2000 préfigure. Après son inauguration en avril 2006, l’établissement s’inscrit très vite dans le quartet de tête des grands musées parisiens et devient une référence à l’international. De mandat en mandat, Stéphane Martin est renouvelé. La nouvelle règle pour la durée d’un mandat de chef d’établissement public établie par la ministre Fleur Pellerin permet de le reconduire en 2017 pour un dernier mandat de trois ans. Entre-temps le musée est devenu le Musée du quai Branly-Jacques Chirac.
2020 Après vingt et une années passées à la tête du musée, un record de longévité pour un opérateur culturel, Stéphane Martin retourne – à trois ans de la retraite – à son corps d’origine, la Cour des comptes. De ses futurs projets il ne dit rien. Il ne s’exprime pas davantage sur la personne qui pourrait lui succéder, bien que, dans la courte liste des candidats close le 31 janvier, il apporte son soutien à Emmanuel Kasarhérou, adjoint au directeur du département du patrimoine et des collections du musée et ancien directeur du centre culturel Tjibaou à Nouméa (Nouvelle-Calédonie). Karim Mouttalib, directeur général délégué du musée de 2009 à 2015, est un autre candidat sérieux. Ce proche d’Emmanuel Macron avec lequel il a partagé les bancs de l’ENA s’est vu confier en 2019 l’organisation du forum « Patrimoines africains ».
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Stéphane Martin : 21 années à la tête du Musée du quai Branly
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°537 du 17 janvier 2020, avec le titre suivant : Stéphane Martin, magistrat à la Cour des comptes : Vingt et une années à la tête du Musée du quai Branly