VITRÉ
Le tableau a été retrouvé dans une vente aux enchères à Lille, en 2019. Il est désormais exposé au Musée du château de Vitré.
Dans la nuit du 17 avril 1969, des voleurs s’introduisent dans l’église Notre-Dame de Vitré et l’un de ses tableaux est dérobé. Cinquante ans plus tard, l’œuvre d’art disparue, Crucifixion des Marchands d’outre-mer, est retrouvée lors d’une vente aux enchères et restituée à la ville.
Quelques semaines après le vol, un suspect, affilié à un gang belge, avait été arrêté en Espagne et avait avoué le vol. Échappant à la justice, ce brocanteur surnommé « Erik le belge » avait poursuivi sa carrière de faussaire et de voleur d’art religieux. En 1975, plusieurs caches liées à l’enquête sont perquisitionnées, mais aucune trace du tableau volé n’est retrouvée.
Finalement, l’œuvre refait surface en 2019. Ce sont deux étudiantes suisses en histoire de l’art qui ont repéré le tableau qu’elles avaient étudié, en consultant le catalogue d’une vente aux enchères à Lille.
Les services de l’État ont été prévenus et le Bureau de la conservation du patrimoine mobilier et instrumental (BCPMI) a fait appel à l’Office central de lutte contre le trafic de biens culturels pour confirmer que le tableau mis aux enchères était bien celui volé à Vitré, cinquante ans auparavant.
« Entre-temps, le tableau a été vendu lors de la vente aux enchères », raconte Thomas Gatel, responsable du service patrimoine de la ville de Vitré, à Ouest France. Mais conformément à la législation en vigueur, le tableau, propriété de la ville, a été restitué fin 2019.
La Crucifixion des Marchands d’outre-mer, œuvre d’un artiste de l’École d’Amiens, est une huile sur panneau de bois réalisée vers 1490. Elle s’inspire des modèles flamands et représente sept hommes agenouillés aux pieds d’un Christ en croix, de part et d’autre de la Vierge et de Saint-Jean. La position hiératique des hommes et la similitude des visages laissent supposer qu’il ne s’agit pas de portraits, mais d’une des rares figurations de marchands du XVe siècle.
La Confrérie des Marchands d’outre-mer, une association fondée en 1472 ayant fait fortune dans le commerce de la toile de chanvre, acquiert le tableau vers 1490 pour orner leur chapelle située dans l’église Notre-Dame. Il survit à l’époque révolutionnaire et est classé en 1910.
Depuis mai, le tableau est exposé au Musée du château de Vitré, protégé des variations de température et d’humidité grâce à un caisson climatique.
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Retour d’un tableau volé il y a 50 ans à Vitré
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