Nancy Braun : « L’ambition est de mettre la culture au service du changement d’image d’Esch et de toute une région »

Le projet, avec pour leitmotiv « Remix culture », est destiné à placer sur la carte la ville ainsi que les 11 communes voisines du Sud Luxembourg et de notre partenaire frontalier, la communauté de communes Pays Haut Val d’Alzette. L’ambition est de mettre la culture au service du changement d’image d’une ville et de toute une région qui est depuis des années en transformation. Nous espérons que la culture sera un accélérateur de la transformation de la région et de la redéfinition de son identité, notamment par la valorisation de son patrimoine industriel. À la fin du XIXe siècle, c’est le Sud Luxembourg qui a créé la richesse du grand-duché grâce à son industrie sidérurgique très développée. Depuis quelques années, la situation a changé : la région a connu de profonds changements économiques et, au cours des vingt dernières années, elle a dû se réinventer. C’est notamment le cas du quartier de Belval, où se sont installés l’université du Luxembourg et de grands instituts de recherche. Esch, deuxième plus grande ville du Luxembourg, est d’ailleurs aujourd’hui en croissance, et de nouveaux quartiers voient le jour sur d’anciennes friches.

Le patrimoine a été bien préservé, et l’on conserve aujourd’hui de nombreux sites majeurs qui ont été reconvertis. Dans le cadre de l’année capitale, nous avons privilégié la rénovation de ces bâtiments plutôt que les constructions neuves. Cette démarche s’inscrit par ailleurs dans une politique affirmée de développement durable. Nous nous sommes donc concentrés sur l’existant et avons restauré, réhabilité et reconverti de nombreux sites à Esch et dans les communes alentour.

À Belval, l’ancien socle des hauts-fourneaux sera ainsi utilisé pour des performances, tandis que le vaste bâtiment de la Möllerei va devenir un pôle important pour les arts numériques. Autre exemple, dans le centre-ville d’Esch, un ancien magasin de meubles a été reconverti en centre d’art contemporain, la Konschthal. La Ville a par ailleurs acheté un ancien cinéma, l’Ariston, pour le transformer en annexe du théâtre municipal dédiée au jeune public. Tandis qu’un ancien hospice va trouver un second souffle en devenant une résidence d’artistes. Nous espérons qu’elle deviendra une petite plaque tournante pour la programmation des différents espaces culturels. La dynamique de la capitale a aussi permis de lancer le chantier de rénovation du Musée de la Résistance et de reconvertir des édifices historiques situés dans les communes voisines d’Esch. Chaque mois, l’une de ces villes sera mise à l’honneur en accueillant un volet de la programmation.

Le Luxembourg est un petit territoire, donc nous avons cherché à être complémentaires à l’existant et à nous démarquer, notamment par une offre axée sur les arts numériques. C’est aussi une question de budget, car notre structure gère une enveloppe de 50 millions d’euros. Tout confondu, en prenant en compte les investissements du gouvernement, des communes, des partenaires de projet et des sponsors, le budget global est d’environ 138 millions.