Entre clins d’œil à la Biennale de Venise et sélection de pièces de haute volée réservées aux grands collectionneurs, les galeries étrangères abattent leurs cartes.
« C’est la première fois que nous venons à Art Basel, alors nous nous préparons en combinant notre instinct et notre expérience des autres foires européennes. Basel étant la meilleure, nous apportons le meilleur de ce que la photographie mondiale peut offrir », confie Howard Greenberg. Cette année, le galeriste new-yorkais est l’unique nouvel arrivant dans le sérail de la section générale à Bâle, hormis quelques marchands venant des secteurs « Feature » ou « Statements », à l’instar d’Alison Jacques (Londres) ou de Kaufmann Repetto (Milan). Peu de changements donc dans la géographie des galeries étrangères, dont plus de la moitié sont installées en dehors de l’Europe. Comme de coutume, les marchands se préparent à présenter leurs meilleures pièces, mises de côté depuis plusieurs mois. « Nous montrons tout simplement le meilleur de ce qu’on a chaque année ! », témoigne le Bâlois Stefan von Bartha.
Les plus grandes galeries étrangères couvent ces trésors pour leurs collectionneurs, dont l’accès en avant-première est facilité depuis le réaménagement des horaires VIP l’an dernier. La volonté de réserver les meilleures pièces pour les grands collectionneurs est telle qu’il en devient difficile pour la presse d’obtenir la moindre information sur les œuvres présentées à Bâle ; sitôt montrées, sitôt achetées.
L’écho vénitien
Tout comme pour les galeries françaises [lire p. 24], le vent de la Biennale de Venise souffle sur les stands des marchands étrangers. Ainsi, Jeremy Deller, star cette année du pavillon britannique, fait flotter sa bannière Joy in People à la galerie écossaise The Modern Institute (Glascow). Tandis que Valentin Carron, qui représente la Suisse à Venise, montre son Ciao no 5 chez la Zurichoise Eva Presenhuber ou David, paire de jambes aux chaussettes trouées, dans les espaces de la 303 Gallery (New York). En écho au pavillon allemand, on retrouve Dayanita Singh chez la londonienne Frith Street Gallery, ou Ai Weiwei chez Neugerriemschneider (Berlin) ; en résonance au pavillon américain, Sarah Sze est visible chez la new-yorkaise Carolina Nitsch. Berlinde De Bruyckere, qui porte les couleurs de la Belgique à la Biennale, est présentée quant à elle par l’italienne Galleria Continua (San Gimignano, Pékin). « Notre projet pour Bâle est toujours fondé sur le programme de l’année de nos trois galeries », indique Silvia Pichini, sa responsable communication.
Parmi les autres stands, le Belge Jan Mot montre Kunsthalle Zurich 1990-2000, grand collage de Mario Garcia Torres, en regard des œuvres de Pierre Bismuth ou de Rineke Dijkstra. Son confrère Baronian met à l’honneur Stanley Whitney, Gilbert and George, ou le tandem David Brognon-Stéphanie Rollin, lauréats du meilleur solo show (Pirelli Prize) lors de la dernière édition de la foire Art Brussels. Chez White Cube (Londres), Triangle with Guts, nouvelle pièce de Jac Leirner, fait face à Fred Tomaselli ou Antony Gormley. Mehdi Chouakri, qui souhaitait « un stand très minimal où figuraient la majeure partie des artistes de la galerie », présente notamment Saâdane Afif, John Armleder ou Sylvie Fleury. Un duo de ballerines ouvre le bal chez Gagosian.
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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°393 du 7 juin 2013, avec le titre suivant : Mission séduction