Si vous invitez Mathieu Mercier à parler de son enfance, il commencera par sourire, et plutôt que de raconter comment il déménagea «”¯trente fois en trente ans”¯», il préférera expliquer comment il «”¯naquit”¯» aux Beaux-Arts de Bourges.
Comment s’y révéla son intérêt pour la gestion des espaces. Et comment la notion même de connaissance y pris miraculeusement forme. « Tout à coup, j’avais une action directe sur les choses. On me demandait de construire mon propre programme, avec mes propres désirs. C’est là que j’ai commencé à apprendre. » Et si vous lui demandez quelles rencontres ont pu déterminer sa route, plutôt que de rendre hommage sur le mode vertueux de l’œuvre révélée, il citera Claude Lévêque pour son parrainage, John Armleder pour le goût du collectif et Daniel Buren, « dont chaque œuvre démontre qu’elle est aussi le résultat d’un contexte, d’une histoire et d’un réseau ».
Une chaîne de production travaillée d’emblée par l’artiste, bombardé prodige de la scène française à la fin des années 1990. Au programme : l’appropriation du projet moderniste par la société de consommation. Questions : d’où vient un objet ? Un signe ? À quel moment et pourquoi ? Pour quel espace ? Quelle histoire ? Un mur de chevilles, une étagère Mondrian et un prix Duchamp plus tard, Mathieu Mercier s’offre une brillante rétrospective au MAMVP, à pile 37 ans. Au Crédac, il ménage aujourd’hui une place à un couple d’axolotls venus du fond des âges. Un réservoir à fantasmes pour une œuvre qui n’aime rien de moins que déconstruire les transformations de l’histoire.
1970
Naissance à
Conflans-Sainte-
Honorine.
1989
Entre aux Beaux-Arts de Bourges.
1998
Participe à la Biennale de Berlin.
2003
Remporte le prix Duchamp.
2007
Rétrospective à l’ARC (MAMVP) à Paris.
2012
Exposition monographique
au Crédac.
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Mathieu Mercier - Artiste autoprogrammé
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°644 du 1 mars 2012, avec le titre suivant : Mathieu Mercier - Artiste autoprogrammé