PARIS
« Le professeur, c’est encore celui qui a du temps, explique Marc Fumaroli. C’est un passeur des choses qui ne sont plus à la mode, des choses précieuses et anciennes chez des gens qui s’imaginent que tout ce qui est bon est beau et nouveau. »
Ainsi s’exprime celui qui, après avoir passé son enfance et son adolescence à Fès (Maroc), est devenu professeur à la Sorbonne puis au Collège de France avant de revêtir les habits verts de l’Académie française.
Jeter des ponts entre littérature, sa discipline, et arts visuels aura toujours été son credo. Une nouvelle démonstration en sera donnée cet hiver avec une exposition dédiée au néoclassicisme conçue pour le musée du Louvre. « Cette exposition pose des questions sans forcément donner de réponses », souligne son commissaire. Des questions, Marc Fumaroli en a souvent soulevé au travers de ses écrits. En 1991, L’État culturel a sonné une charge inédite contre la politique de Jack Lang. Une manière de lancer une nouvelle querelle des Anciens et des Modernes, mais aussi un livre dans lequel l’auteur critiquait la dérive mercantile des musées.
Vingt ans plus tard, personne ne peut remettre en cause cette prophétie. « Imaginer un monde où l’on puisse prendre du recul par rapport à la mode vaut d’être taxé de conservateur », explique celui qui déplore l’intrusion systématique de l’art actuel dans les musées classiques. Une manière de plus de « sacrifier aux dieux de la mode ».
1932 Naît à Marseille (13).
1958 Agrégé de lettres classiques.
1986 Chaire au Collège de France.
1991 L’État culturel, essai sur une religion moderne.
1995 Élu à l’Académie française où il succède à Eugène Ionesco.
1996 Président de la Société des amis du Louvre.
2008 Membre de la commission chargée de désigner le directeur de la Villa Médicis.
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Marc Fumaroli - À l’écart des modes
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°627 du 1 septembre 2010, avec le titre suivant : Marc Fumaroli - À l’écart des modes