NANTES
Le 24 avril, à Nantes, la France a restitué à l’État colombien quatre statues funéraires du VIe siècle av. J.-C., subtilisées dans la cordillère des Andes sur un site classé patrimoine mondial de l’humanité. Ces pièces figurent dans le troisième volume de la série “Cent objets disparus�? que le Conseil international des musées (Icom) vient de publier sur le pillage des biens culturels en Amérique latine.
NANTES - Cet épisode vient saluer le travail d’enquête, de recensement des vols et de sensibilisation mené depuis plusieurs années par l’Icom. Malheureusement, la découverte et la mise en examen du receleur français n’a pas permis de remonter la filière. On sait juste que les quatre statues avaient été dérobées en 1989 sur l’un des plus importants sites archéologiques d’Amérique latine : San Augustín.
En raison de mesures de protection insuffisantes, les pillages sur le continent sud-américain se multiplient, les œuvres étant revendues à prix d’or dans les pays occidentaux. C’est en tout cas le constat dressé par les autorités judiciaires, policières, douanières et par des universitaires, au cours d’un débat tenu le jour de la restitution. L’Unesco a dénoncé un trafic international “en expansion”, qui draine des “mouvements d’argent très importants”, évalués par les spécialistes à plusieurs milliards de dollars. Jean-Yves Martin, de l’Icom, a rappelé qu’“un objet, avant d’être beau, est celui avec lequel un peuple va écrire son histoire”. Les participants à la réunion ont ensuite évoqué le pillage systématique du site de Sipane au Pérou, les opérations de dynamitage de stèles monumentales mayas, les dégradations irréparables commises dans une pyramide au Guatemala ainsi que plusieurs meurtres perpétrés dans le sud du pays.
Pour ces experts, le moyen de lutte essentiel est la coopération entre les États, notamment grâce à la publication d’inventaires réguliers des biens disparus. Les deux livres déjà édités par l’Icom, sur Angkor et l’Afrique, ont ainsi permis de retrouver et de restituer de nombreux objets.
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L’union contre le pillage
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°60 du 9 mai 1998, avec le titre suivant : L’union contre le pillage