L’hexagone bien représenté dans « Timisoara 2023 »

Timisoara (Roumanie). Quelque mille événements sont programmés cette année à Timisoara, la grande ville de l’ouest roumain désignée Capitale européenne de la culture pour 2023. Parmi cette offre pléthorique, la directrice de l’Institut français local, Tilla Rudel, distingue « deux moments phares » : les expositions « Victor Brauner » (à partir du 17 février) et « Constantin Brancusi » (en septembre), qui se tiendront toutes deux au Musée national d’art de la ville. « Une sorte de saison française que nous avons construite avec nos partenaires roumains », se félicite-t-elle. Bénéficiant de la collaboration active du Centre Pompidou, ces deux temps forts marqueront le retour dans leur patrie de deux artistes qui ont partagé leur carrière, et leur vie, entre Paris et Bucarest.

La Fondation Art Encounters participe également à la préparation de ces deux expositions, et organise en 2023 la sixième biennale du même nom à Timisoara. Conçue autour des notions « Art, Science et Fiction », et arborant pour symbole un rhinocéros faisant référence à Dürer comme à Eugène Ionesco, dramaturge roumain, cette biennale d’art contemporain vient enrichir le programme de « Timisoara 2023 ». La fondation privée qui soutient la création roumaine et d’Europe de l’Est collabore avec l’association Timisoara 2023 depuis les deux dernières éditions de la biennale. 

Une coopération franco-roumaine féconde
C’est grâce à l’entremise de l’Institut français que la Fondation s’est impliquée dans les deux grandes expositions franco-roumaines, coproduites par le Centre Pompidou et le Musée national d’art de Timisoara. « La relation franco-roumaine est très riche, dense, rappelle Julien Chiappone-Lucchesi, directeur de l’Institut français de Roumanie. Une coopération de ce niveau rend justice à beaucoup de choses, et fait droit à la richesse de cette histoire. »

Commissaire de l’exposition « Victor Brauner. Inventions et magie » à Timisoara, Camille Morando avait planché sur la rétrospective du Musée d’art moderne de Paris en 2020. Riche de 94 œuvres signées Brauner, le fonds du Musée national d’art moderne-Centre Pompidou était indispensable pour organiser ce « retour à la maison » d’un artiste qui demeure méconnu dans son pays natal. À l’inverse, Brancusi incarne l’artiste roumain par excellence : « le héros de la culture et de l’art en Roumanie », résume Doïna Lemny, commissaire de l’exposition consacrée au sculpteur. Le parcours se fixe pour objectif de montrer les liens de Brancusi avec son pays, sans le cantonner à un « folklore roumain ».

Côté spectacle vivant, la France est également bien représentée, avec des concerts de l’Orchestre national de France ou des représentations du Théâtre de l’Opprimé (Paris). L’initiative d’Art Encounters et les partenariats avec la France permettent de seconder les organisateurs publics de l’année Capitale, dont le budget plafonne autour de 40 millions d’euros, faute de crédits européens et de fonds privés. Le ministère de la Culture roumain et le comté de Timisoara auront tout de même investi 500 000 euros pour remettre à niveau le Musée national de la ville et lui permettre d’accueillir les œuvres venues du Centre Pompidou ou du Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne.