La condamnation visant l’installation controversée du musée a été suspendue. L’affaire est renvoyée au fond.
Le Museum of Old and New Art (MONA) de Hobart (Tasmanie), condamné en première instante pour discrimination, a obtenu un sursis. Le Ladies’ Lounge, l’installation mise en cause, pourra rouvrir en restant réservée aux femmes.
La Cour suprême a reconnu que l’installation « interdite aux hommes » n’était pas discriminatoire puisqu’elle s’adressait à un groupe, les femmes, elles-mêmes victimes de discrimination. Shane Marshall, la juge en charge de l’affaire, a estimé que les hommes pouvaient être juridiquement exclus du Ladies’ Lounge. « Le Ladies’ Lounge peut être considéré comme un dispositif visant à promouvoir l’égalité des chances », a déclaré la juge Shane Marshall, citée par The Guardian.
C’est « un jour de triomphe » pour les femmes et pour le musée, a déclaré Kirsha Kaechele, l’artiste à l’origine de l’installation. « Il a fallu 30 secondes pour que la décision soit rendue — 30 secondes pour abolir le patriarcat », s’est-elle félicitée, citée par la BBC.
Le MONA avait été condamné pour discrimination en avril dernier. Le Ladies’ Lounge avait déplu à Jason Lu, un ressortissant australien qui s’était vu refuser l’accès à l’exposition en avril 2023. Le visiteur avait poursuivi le musée en justice, estimant que l’interdiction faite aux hommes d’entrer dans l’exposition était discriminatoire. Le musée avait alors préféré fermer l’installation plutôt que d’autoriser les hommes à y entrer, contrevenant ainsi à la décision du tribunal.
Suite à cette condamnation, l’artiste a déplacé, en juin dernier, les toiles de Picasso du Ladies’ Lounge vers une nouvelle installation, le Ladies’ Room, où elles sont exposées dans des toilettes pour femmes.
Ouvert depuis 2020, le Ladies’ Lounge est un espace orné d’épais rideaux de velours vert, où les femmes peuvent se retrouver pour boire une coupe de champagne devant une partie des collections du musée. L’installation est strictement interdite aux hommes, à l’exception des serveurs et des majordomes (!). Inspirée des anciens pubs australiens, autrefois interdits aux femmes, cette salle entend inverser ce code en créant un safe space pour les femmes, longtemps exclues de nombreux lieux réservés aux hommes.
Mais la décision n’est que provisoire, l’affaire sera réexaminée.
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L’exposition australienne réservée aux femmes à nouveau devant la justice
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