Les archives Hepworth à la Tate

LONDRES (de notre correspondant) - Le sort des documents remis le 1er juillet à la Tate Gallery faisait l’objet d’une longue controverse depuis 1975 : des biographes et des historiens de l’art regrettent amèrement de s’en être vus interdire l’accès pendant si longtemps (lire le JdA n° 10, janvier 1995). De son côté, Alan Bowness, gendre et co-exécuteur testamentaire de l’artiste, déclare qu’il a agi selon les dernières volontés du sculpteur et précise qu’il conservera les documents d’ordre légal, financier et familial – tels que la correspondance de Ben Nicholson –, le temps d’achever la biographie dont il compte publier un premier volume en 1998.

Le testament de Barbara Hepworth n’est pas exempt d’ambiguïtés : elle a légué à la Tate "toute sa correspondance ayant potentiellement un intérêt historique", à condition que celle-ci "soit interdite pendant une période de dix ans à compter de son décès" et en spécifiant que ses exécuteurs testamentaires pourraient conserver "mes œuvres d’art et tout objet lié à mon travail d’artiste en ma propriété pour une durée de 21 ans". Après avoir admis que ces dispositions pouvaient entraîner une certaine confusion sur le statut des archives, Alan Bowness a déclaré : "Peu avant sa mort, j’avais confié à Barbara que je ne pourrais peut-être pas terminer le livre qu’elle souhaitait que j’écrive avant vingt ans, en raison de mes autres responsabilités [Alan Bowness a été directeur de la Tate de 1980 à 1988, puis de la Fondation Moore jusqu’en 1994], et il était convenu entre nous que je serais le premier à utiliser ses archives pour mon livre".