VERSAILLES - Le 9 février, dans une des salles de l’Observatoire de Paris, Jean-Jacques Aillagon, président de l’établissement public du musée et du domaine national de Versailles, s’est livré à un exercice qu’il affectionne : le discours.
Pendant plus d’une heure, l’ancien ministre de la Culture a fait le bilan de 2009 pour son institution, avant d’en révéler la programmation pour les années à venir, alors que son mandat s’achève le 6 juin prochain. Petite coquetterie, le président a attendu que la question lui soit posée pour annoncer qu’il souhaitait rester à Versailles et briguer un nouveau mandat de trois ans. À cette occasion, il a proposé que la durée du premier mandat passe de trois à cinq ans, période minimale, selon lui, pour mener à bien son action. Malgré une baisse du mécénat, qui est passé de près de 18 millions en 2008 à 8,5 millions en 2009, le président de Versailles tire un bilan positif de l’année, citant les bons scores de l’exposition « Louis XIV, l’homme et le roi » (482 000 visiteurs) et une fréquentation qui se maintient (5,4 millions de personnes contre 6 millions en 2008).
La nouvelle décennie verra se poursuivre les grands travaux de restauration, de mise en sécurité et d’accueil, initiés en 2003, parmi lesquels la rénovation et l’aménagement du Grand Commun (pour lequel Versailles a reçu 2,4 millions d’euros de l’État au titre du plan de relance), les restaurations des toitures du corps central ou des statues du parc. Les équipes du château se sont aussi penchées sur le sort des bosquets, avec la nomination d’un comité de spécialistes censés plancher sur les restaurations à mener, afin d’éviter toute reconstitution artificielle. Quand la restauration s’avère impossible, Jean-Jacques Aillagon propose de confier une création à un paysagiste contemporain, option qui devrait être appliquée pour le bosquet du Théâtre d’Eau. L’établissement public ouvre un peu plus ses portes à l’art contemporain, avec l’installation à venir d’une œuvre pérenne pour l’escalier Gabriel d’ici à la fin de l’année. Une mission de réflexion a ainsi été confiée à Martin Bethenod, commissaire de la FIAC (Foire internationale d’art contemporain).
40 % d’entrée gratuite
Par ailleurs, dans le cadre du 1 % artistique, Philippe Cognée a été choisi pour exécuter une œuvre peinte qui sera exposée au premier étage du Grand Commun. Quant aux expositions temporaires, après Jeff Koons et Xavier Veilhan, ce sera au tour de Takashi Murakami et Maurizio Cattelan de prendre possession des espaces du château – comme Koons, ces deux artistes font partie de la collection Pinault, dont Aillagon a été le responsable à Venise de 2006 à 2007. Quant à l’art ancien, deux expositions devraient marquer les esprits en 2010, l’une, au printemps, consacrée à la chapelle du roi, dont la construction a été achevée il y a trois siècles, puis, à l’automne, autour des sciences et curiosités à la cour de Versailles. Souvent critiqué pour ses pratiques tarifaires trop élevées, le château a quelque peu modifié l’organisation de son droit d’entrée, qui demeure fixé à 15 euros. Jean-Jacques Aillagon souligne que 40 % des entrées sont gratuites – rappelons qu’en 2009, l’établissement a reçu 4,9 millions d’euros au titre de compensation à la gratuité des 18-25 ans.
Nombre de visiteurs : 5,4 millions
Personnel : 988 personnes (dont 229 vacataires)
Ressources propres : 55,1 millions d’euros (35,8 millions d’euros de billetterie)
Subventions d’investissement : 25,8 millions d’euros
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Le président en son château
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Abonnez-vous dès 1 €Vue d'ensemble des peintures de la galerie des Glaces du château de Versailles - Photographe Tipoune
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°319 du 19 février 2010, avec le titre suivant : Le président en son château