WASHINGTON / ÉTATS-UNIS
Dirk Obbink avait volé des fragments de papyrus appartenant à l’université avant de les vendre au musée américain controversé.
La chaine de magasin Hobby Lobby et son musée de la Bible reviennent dans l’actualité. Ils viennent d’assigner en justice un ancien professeur d’Oxford. Dirk Obbink, professeur de papyrologie et littérature grecque à Oxford, est accusé par Hobby Lobby de lui avoir vendu 32 papyrus bibliques qu’il aurait en fait volés à la Sackler Library de l’université britannique.
Au début des années 2010, Hobby Lobby, une entreprise dirigée par la famille chrétienne évangélique Green, cherche à constituer une collection d’objets religieux pour son futur musée de la Bible, qui ouvrira en 2017 à Washington.
Entre 2010 et 2013, l’entreprise fait l’acquisition à sept reprises auprès de Dirk Obbink de fragments de textes bibliques. Or, quelques années plus tard, en décembre 2017, le professeur signale qu’il aurait « par erreur » vendu, lors d’une des transactions, des artefacts appartenant en fait à son employeur, et non à des collectionneurs privés comme il l’avait précédemment assuré.
Devant son manquement à l’obligation de rembourser les sommes indues – il ne rendra que 10 000 dollars sur les 760 000 que valent les objets en question - Hobby Lobby décide de contacter ledit employeur. En 2019, un représentant du musée de la Bible rencontre l’Egyptian Exploration Society de l’université d’Oxford. Les Green prennent alors conscience à ce moment-là, selon leurs dires, que les artefacts religieux acquis auprès de Dirk Obbink sont le fruit d’un larcin, et les restituent à Oxford.
L’université britannique lance alors une enquête interne sur son employé. Dirk Obbink est arrêté en mars 2020 pour le vol de près de 120 fragments anciens. Aujourd’hui, c’est au tour de Hobby Lobby de se retourner contre lui pour demander réparation des préjudices subis.
Ce n’est pas la première fois que le musée de la Bible, occupe l’actualité judiciaire. Dès ses débuts, le projet avait fait l’objet de polémiques : son thème, l’identité de ses directeurs, connus pour leur position contre l’avortement, l’origine trouble de ses collections aux pièces volées voire fausses… Plusieurs procès se sont enchaînés depuis son ouverture.
En 2017, Hobby Lobby est poursuivie par le gouvernement fédéral américain pour avoir illégalement acquis 5 500 pièces archéologiques provenant de pillages en Irak. Reconnue coupable, l’entreprise s’était acquittée d’une amende de 3 millions de dollars (2,5 millions d’euros) et avait dû restituer les pièces au gouvernement irakien. Elle s’était auparavant retournée contre Christie’s en 2020, après l’achat en vente privée d’une tablette mésopotamienne pour 1,7 million de dollars (1,4 million d’euros), qui s’était avérée de provenance illégale.
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Le Musée de la Bible poursuit en justice le professeur d’Oxford qui lui a vendu des artefacts volés
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