Contraint par les difficultés de l’économie à réduire les dépenses publiques, le gouvernement japonais envisage une privatisation partielle des musées nationaux. Une réforme contre laquelle personnels et conservateurs sont déjà mobilisés.
TOKYO (de notre correspondante) - “Il va y avoir des suppressions de postes et une diminution des budgets pour les expositions, la recherche et les acquisitions, nous obligeant à n’organiser que des événements attirant les foules pour continuer à fonctionner”, explique Tetsuro Kono, chargé des relations internationales au Musée national de Tokyo. Avec la réforme, les musées deviendront, après 2001, des “établissements administratifs indépendants”, à caractère semi-privé. Seules les dépenses structurelles seront assurées par le gouvernement, laissant aux musées la responsabilité de lever des fonds pour financer les autres activités. Les détails de la réforme doivent encore être débattus, mais le sujet est déjà si sensible que l’Agence pour les Affaires culturelles, autorité de tutelle des musées japonais, a refusé de répondre à nos questions.
Toutefois, l’évolution annoncée ne présente pas que des inconvénients : une fois la réforme adoptée, les musées percevront eux-mêmes les droits d’entrée et le produit de la vente des catalogues et des objets dérivés qui, jusqu’à présent, allaient au ministère des Finances, n’incitant guère à accroître le nombre de visiteurs. Néanmoins, selon Tetsuro Kono, “si nous gagnons plus d’argent, le gouvernement pourrait être tenté de réduire un peu plus sa participation, et trouver des mécènes est difficile de nos jours. Ces changements nous préoccupent et nous restons dans l’expectative”.
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Le Japon privatise
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°82 du 30 avril 1999, avec le titre suivant : Le Japon privatise