PARIS
Le 8e département du Musée du Louvre réorganise le début de son parcours pour améliorer l’accueil et l’orientation du visiteur.
Paris.« D’après des enquêtes réalisées auprès du public et nos propres observations, certains dispositifs ne fonctionnaient pas bien », explique Carine Juvin, chargée de collection et chef de projet du réaménagement des premières salles pour le département des Arts de l’Islam du Louvre. Ces modifications sont les premières depuis 2012, date de l’ouverture des espaces conçus par les architectes Rudy Ricciotti et Mario Bellini. Près de 3 000 objets y sont présentés, provenant d’une vaste aire géographique allant de l’Espagne à l’Inde et datés du VIIe siècle au début du XIXe siècle.
À l’entrée principale du département, le visiteur découvre désormais un mur d’images. Y défilent des photographies de monuments emblématiques et des miniatures illustrant par exemple la vie à la cour. Le mur de présentation de la section qui accueillait le visiteur a été déplacé à la droite de l’entrée, un espace qui était un peu vide.
Le public chemine ensuite vers une nouvelle vitrine table présentant quatre « objets témoins » de la collection. Un cinquième sera installé et l’espace sera totalement finalisé début septembre. Ce choix précis de pièces permet d’évoquer la chronologie, d’expliquer la richesse des matériaux, mais aussi certaines thématiques comme la calligraphie ou la question de la représentation figurée en islam – ce avec une belle Tête sculptée (Iran, stuc façonné, fin XIIe siècle-début du XIIIe siècle). Ces objets sont replacés sur la nouvelle carte-globe qui les resitue sur leur lieu de création. Sous celle-ci se trouve une chronologie illustrée comparée. Elle débute en 622, date de l’Hégire, et rappelle les dates clefs dans les mondes islamique et européen. Enfin, une maquette et un plan tactile des espaces devraient permettre au visiteur de mieux comprendre leur articulation, sur deux étages. Les autres modifications concernent le « parterre », la seconde partie du parcours située en sous-sol. En bas de l’escalier, le département a aménagé un espace qui présentera chaque année deux expositions d’une durée de six mois. La première est dédiée à Georges Marteau (1858-1916), dont le legs a beaucoup enrichi les collections nationales. Le Louvre conserve ses miniatures du monde iranien.
Marteau est l’un « des premiers amateurs d’art persan à avoir fait un legs à un musée », rappelle Charlotte Maury, chargée de collection et commissaire de l’exposition. La première partie de l’exposition met en exergue sa collection d’art japonais et de cartes à jouer. Elle est présentée dans un espace désormais bien mieux occupé, sous l’escalier. Plus important, le second volet consacré à la miniature persane s’avance vers les collections permanentes et montre des œuvres remarquables collectées par Georges Marteau.
Cette nouvelle organisation du parterre devrait aussi permettre de mieux orienter le visiteur dans cet espace ouvert qui jouxte celui de l’Orient méditerranéen dans l’Empire romain. Scénographier les Arts de l’Islam présente une complexité particulière en raison de leur nature hétéroclite et de leurs vastes champs chronologique et géographique. Ces réaménagements, financés par un mécénat apporté par la Fondation Alwaleed Philanthropies, devraient en améliorer la compréhension par le visiteur.
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Le département des Arts de l’Islam du Louvre soigne son entrée
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°527 du 5 juillet 2019, avec le titre suivant : Le département des Arts de l’Islam du Louvre soigne son entrée