Musique - Politique

FILIÈRE MUSICALE

Le Centre national de la musique ne mesure pas assez son efficacité

Par Jean-Christophe Castelain · Le Journal des Arts

Le 9 février 2025 - 383 mots

La Cour des comptes recommande que l’opérateur de la filière musicale évalue l’efficience de l’argent qu’il distribue aux différents acteurs.

Le chœur de Radio France en concert sur la scène du grand théâtre des Gémeaux à Sceaux (scène nationale). © Jean-Pierre Dalbéra, 2019, CC BY 2.0
Le chœur de Radio France en concert sur la scène du grand théâtre des Gémeaux à Sceaux (scène nationale).

France. Le Centre national de la musique est l’un des derniers nés des opérateurs de l’État mais il n’est pas le moins doté. Il est même très bien doté, ce qui ne doit pas l’empêcher de mesurer l’efficacité de ses aides, regrette la Cour des comptes qui vient de rendre public un rapport sur sa gestion. Créé en 2020 à partir du regroupement de l’ex-Centre national de la chanson, des variétés et du jazz et de quatre associations, le nouvel établissement public industriel et commercial chargé d’aider une filière musicale mise à mal par la crise du disque a essuyé son baptême du feu avec la crise du Covid.

Il a reçu entre 423 millions d’euros en 2020 et 2022 afin d’aider des acteurs musicaux pénalisés par la fermeture des salles de spectacle. Mais d’un autre côté, le confinement a dopé les abonnements aux plateformes de streaming musicaux qui étaient déjà très prospères avant la crise. De sorte que tous les crédits n’ont pas été alloués, 320 millions d’euros ont été versés. Non pas en raison d’un dysfonctionnement du CNM – la Cour tient d’ailleurs à saluer l’investissement des équipes – mais d’une enveloppe surdimensionnée par rapport aux besoins.

Cependant, le CNM a gardé des années Covid des habitudes de « guichet » de distribution d’aides et subventions et la Cour aimerait bien qu’il se consacre aussi à ses autres missions. Elle regrette en particulier le manque de données sur le marché et la faible mesure de l’efficacité des aides. D’autant que le CNM dispose de recettes confortables : des subventions de l’État, un reversement des organismes de gestion collective et surtout de deux taxes, l’une sur le streaming et l’autre sur la billetterie des spectacles vivants qui explosent. En 2023, ses recettes étaient de 90 millions d’euros.

Une situation qui contraste avec le CNAP, l’opérateur pour la filière arts plastiques qui dispose d’un budget dix fois moindre alors qu’il gère une collection avec d’importants coûts associés (voir tableau ci-contre). À cet égard, la Cour suggère que le CNL acquiert des catalogues musicaux en déshérence ou au contraire assimilables à des trésors nationaux. Mais contrairement au CNAP, de tels catalogues ne nécessitent pas beaucoup d’espaces.

Tableau comparatif CNAP et CNM budget 2023 © Le Journal des Arts

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°648 du 31 janvier 2025, avec le titre suivant : Le Centre national de la musique ne mesure pas assez son efficacité

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