LONDRES / ROYAUME-UNI
La terrasse du musée londonien, qui plongeait dans les appartements de l’immeuble voisin est rouverte partiellement.

Une solution a été trouvée pour garantir la tranquillité des habitants des tours voisines de la Tate Modern, au terme de six ans de procédures judiciaires. Le musée a finalement rouvert la terrasse panoramique mais en la limitant à trois façades, fermées depuis le début de la pandémie de Covid-19.
Les habitants du voisinage n’imaginaient pas, lorsqu’ils ont acheté leurs luxueux appartements bâtis en 2013, trouver trois ans plus tard des photographies de leur salon affichées sur les comptes Instagram des touristes. Car en 2016, la Tate inaugure le Blavatnik Building, une extension de 21 000 mètres carrés dont la terrasse du 10e étage qui donne directement sur ces appartements accueille jusqu’à 600 000 visiteurs chaque année. Se sentant constamment épiés et photographiés, les propriétaires avaient d’abord tenté de négocier une solution à l’amiable avec l’institution, qui s’était contentée de placer des panneaux demandant de « respecter l’intimité du voisinage ». Des mesures jugées insuffisantes qui avaient en 2017 décidé cinq propriétaires à poursuivre le musée en justice pour fermer une partie de la terrasse.

Dans un premier jugement favorable au musée en 2019, confirmé en 2020 par la Cour d’appel, la justice britannique estimait que le Tate Modern n’enfreignait pas les règles dans une grande ville où les vis-à-vis sont fréquents. Mais la Cour suprême avait finalement donné raison aux habitants en 2023 (par 3 juges pour et 2 contre), délégant à une juridiction inférieure le soin de trouver une solution appropriée. Le juge George Leggatt avait estimé que les plaignants vivaient comme « dans un zoo », « sous une observation constante ».
En 2019, un adolescent britannique atteint de troubles psychiques avait balancé par-dessus la rambarde un jeune enfant français.
