Lauren Laz - Directrice de musée

Dans son bureau est accrochée une œuvre, la gravure d’un tableau de Le Brun par Edelinck. C’est durant ses études qu’elle voit pour la première fois une toute petite estampe qui la touche. Une sorte de pacte est signé entre les deux. Parallèlement, elle travaille à la BnF avec Maxime Prévost sur le sujet de l’image politique dans la gravure pendant le règne de Louis XIV. Lorsqu’elle obtient ensuite un poste de conservateur du Cabinet des estampes de Vevey, couvrant cinq siècles, il lui faut élargir son expertise de Dürer jusqu’à la création contemporaine. Un travail qui lui ouvre d’autres champs et lui fait rencontrer, enfin, des artistes vivants ! Le Musée Angladon n’a pas de cabinet graphique, mais elle ressentait le besoin d’assumer des responsabilités autres. En arrivant, elle épure la collection permanente afin que chaque œuvre choisie par Jacques Doucet soit théâtralisée, tout en gardant cet esprit maison voulu par le collectionneur. Au premier étage, libéré pour les expositions temporaires, elle construit une ligne en phase avec l’espace (300 m2) et le statut du musée (privé), qui vit sur ses fonds propres. Elle préconise des expositions sur… le papier, encore. Cet été, l’exposition Picasso « Lever de rideau » comportera cent pièces sur papier. Le musée n’aurait pas le budget pour cent tableaux. Mais, au-delà de la question très importante du papier, il y a la question fondamentale de la modernité. C’est ce que recherchait Jacques Doucet dans sa collection, et ce sur quoi Lauren Laz travaille toujours.