Artiste Représentée par Alain Margaron depuis 2015, Laure Bréaud ne se destinait pas à l’art visuel : du fait d’une maladie neurologique chronique qui l’empêche à vingt ans de jouer de la main droite, cette pianiste de formation doit renoncer à une carrière musicale pour se tourner vers le dessin et la peinture, pratiques qui, certes, sollicitent son « corps brisé » mais sans être un frein à son exigence créative : « Quand je fais les choses, je ne les fais pas à moitié et, pour moi, vivre c’est faire, créer. »
Aux Beaux-Arts de Paris, ses enseignants, Elsa Cayo et Dominique Gauthier,
se souviennent d’elle comme d’un « ovni » qui traçait son sillon sans se soucier des tendances dominantes de l’art contemporain. Et c’est certainement cette voix singulière, tant au niveau formel (des vidéos habitées, des dessins dansants émouvants) qu’intellectuel, qui la distingue du tout-venant. Loin de n’être axée que sur elle-même, Laure donne à voir de l’inattendu, notamment en rendant hommage, dans ses films croisant anthropologie et poésie, aux dominé(e)s ou en inscrivant vie et art dans une approche pluridisciplinaire visant une découverte de soi ;
en 2014, elle est intervenue dans l’institut de formation Cefise-Benaja de Ouagadougou (Burkina Faso) pour aider des sourds et muets
à s’épanouir via la synesthésie des sens. La plasticienne est à suivre car, comme le note son galeriste, « non seulement elle maîtrise la forme, mais elle a une vision du monde et de l’autre qui devrait, à l’avenir, marquer les esprits. »
1985
Naissance à Paris
1998-2003
Étudie le piano au Conservatoire à rayonnement régional de Paris
2011
Diplômée de l’École nationale des beaux-arts de Paris
2012
Fait un voyage déterminant aux Antilles, qui la conduit à étudier un roman clé de la culture martiniquaise : Le monde tel qu’il est (1967) de Salvat Etchart
2014
Crée avec Michael Nana, chorégraphe burkinabé, la compagnie Nigra Sum qui interroge les hybridations culturelles modernes de « l’Atlantique noir »
2015
Participe à l’exposition collective « Formes biographiques » au Carré d’art de Nîmes
2016
Première exposition personnelle à la galerie Alain Margaron (Paris) du
16 juin au 23 juillet
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Laure Bréaud
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°691 du 1 juin 2016, avec le titre suivant : Laure Bréaud