PARIS
Au SIPC 2018, les acteurs du patrimoine oscillent entre grands espoirs et fortes inquiétudes à l’égard du plan « Action cœur de ville » annoncé en mars dernier.
Paris. Pour sa 24e édition, le Salon international du patrimoine culturel (SIPC) se voulait aux couleurs de l’Europe, à travers sa labellisation pour l’Année européenne du patrimoine culturel. Mais comme les années précédentes, c’est surtout le patrimoine hexagonal qui fut à l’honneur au Carrousel du Louvre, du 25 au 28 octobre dernier. Malgré plusieurs conférences montrant l’engagement du ministère de la Culture et de l’ICOM France (Conseil international des musées) dans cette Année européenne, les acteurs du patrimoine restent vigilants.
Le 25 octobre, jour d’inauguration, l’ambiance au SIPC était cependant bon enfant : les 350 exposants se voulaient volontaires et optimistes. Même si, depuis plusieurs années, la question de la formation professionnelle est au cœur des préoccupations des artisans d’art, toujours très présents au SIPC. Pour les professionnels du bâti ancien et les collectivités territoriales, de plus en plus nombreuses au Salon, le plan national « Action cœur de ville » annoncé en mars dernier est l’objet de tous les espoirs. Avec près de 5 milliards d’euros mobilisés sur cinq ans, le projet a de quoi porter les espérances du secteur patrimonial pour réhabiliter les centres-villes et centres-bourgs de 222 territoires identifiés. Pour Martin Malvy, président de Sites et cités remarquables de France, l’Association des villes et pays d’art et d’histoire et des sites patrimoniaux, « il faut rendre désirable les centres anciens ». « Nous ne devons pas tenir pour immuable ce dont nous avons hérité. Il faut vivre avec le patrimoine, sans hésiter à remettre en cause nos règles », a déclaré l’ancien élu lors d’une conférence sur la revitalisation des centres-villes devant un public nombreux.
Des propos peu faits pour rassurer les associations de défense du patrimoine, encore sous le choc du vote définitif de la Loi Elan début octobre, qui réduit le rôle et l’avis conforme des architectes des bâtiments de France. Dans les allées du Salon, les présidents du G8 Patrimoine se sont pressés autour de Stéphane Bern, lors de sa venue le 25 octobre. L’animateur, devenu le « Monsieur Patrimoine » du président de la République, a été rejoint par Brigitte Macron et le nouveau ministre de la Culture Franck Riester, venu montrer ses bonnes intentions à un secteur qu’il connaît peu. Le ministre, tout sourire, amenait avec lui une enveloppe de 21 millions d’euros, débloquée de façon exceptionnelle par le ministre de l’Action et des Comptes publics Gérald Darmanin. Cette somme devrait éteindre la polémique naissante autour des taxes prélevées par l’État sur le Loto du patrimoine et dont Stéphane Bern réclamait la restitution. Au Salon, la rencontre entre les deux hommes fut en tout cas très cordiale.
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La politique au cœur du Salon du Patrimoine
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°510 du 2 novembre 2018, avec le titre suivant : La politique au cœur du Salon du Patrimoine