Dans un livre d’entretien avec Serge Raffy, PPDA raconte les moments forts de sa vie publique, jamais éloignée de sa vie privée. Il évoque son grand-père et l’image picturale de la femme.
« Il avait avec les livres un rapport charnel, très sensuel. Quand je descendais chez lui, j’étais saisi par l’odeur fauve, quasi animale, des reliures. Je me glissais dans cet univers magique avec délice. J’entrais dans une caverne d’Ali Baba faite de mots, d’encre, de cuir et de papier jauni. Sa bibliothèque, un grand mur d’œuvres rares, ressemblait à la façade d’une cathédrale et se dressait devant moi, démesurée, monumentale.
Face à elle j’étais assailli de sentiments mêlés : éblouissement et angoisse. Je me sentais écrasé par la Culture, ce monde inaccessible et envoûtant que je rêvais déjà d’affronter.
Ce sentiment fait de crainte et d’attirance était renforcé par la présence d’une belle et étrange sculpture que je n’ai jamais oubliée : une main noire, apparemment de bronze, d’un peu moins d’un mètre de haut, pointée vers le ciel. L’auteur de cette œuvre était une femme, amie de mon grand-père, laquelle avait tenté de se suicider en se tailladant le poignet. “À Jean d’Arvor qui, lui, comprend la hantise de ma pauvre‚ âme mortelle” avait-elle gravé au bas de cette œuvre troublante. Il y avait ainsi une part de tragique au cœur de cet univers de rêves et d’aventures. J’ai gardé cette image en moi et, désormais, la sculpture campe dans mon bureau. » […]
Sur une question de Serge Raffy, PPDA cite les tableaux de maître qui représentent le mieux la femme rêvée. « La Jeune Fille à la Perle, de Vermeer. Et deux tableaux de Klimt. Mais, surtout, deux sculpture : la Pietà de Michel-Ange et la Petite Châtelaine de Camille Claudel. »
Serge Raffy, Patrick Poivre d’Arvor, Confessions, Bayard, 18 €.
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"La culture, un monde que je rêvais d’affronter"
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°575 du 1 décembre 2005, avec le titre suivant : "La culture, un monde que je rêvais d’affronter"