Dans Body double X, remake insensé de L’important c’est d’aimer de Zulawski entrepris par Brice Dellsperger, Jean-Luc Verna, sublime, interprétait tous les rôles, y compris celui de Romy Schneider.
Et comme souvent, son corps s’y faisait outil. Un corps modelé et tatoué d’étoiles, athlétique et voluptueux, capable d’évoquer le mâle comme la mère. Un corps contraint et docile dont l’habileté mimétique est saisissante. Photographié nu, Verna peut interpréter de brutales collisions entre icônes de l’histoire de l’art – ballerine de Degas, Christ de Michel-Ange – et idoles rock parmi lesquelles Siouxsie, la muse absolue.
Le mixage des cultures se matérialise pareillement dans sa pratique du dessin, « tronc » érudit autour duquel s’organise son œuvre. C’est pourtant en autodidacte que le jeune Niçois griffonne compulsivement, empruntant à Michel-Ange autant qu’aux comics. Verna veut faire de la scène. Il chantera, dansera pour la chorégraphe Gisèle Vienne, mais plus tard. Le joli coup de crayon le mène d’abord à la Villa Arson. Viennent les faunes et les fées transférés sur des supports fragiles et rehaussés de khôl ou fard à paupière. Le dessin devient charbonneux et instable comme pour « tuer » la virtuosité du geste. Vanité zéro. « Au fond, je dessine toujours la même chose, sourit Verna. Je creuse le même sillon, mais dans tous les sens. »
1966
Naissance à Nice.
1986-1991
Villa Arson.
1984
Découvre le groupe de rock anglais Siouxsie and the Banshees.
1991
Entre à la galerie Air de Paris.
1999
Intègre la troupe de Gisèle Vienne.
2007
Nominé pour le prix du dessin contemporain de la fondation Guerlain.
2008
Avec Brice Dellsperger, il travaille sur un remake d’Eyes Wide Shut de Kubrick.
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Jean-Luc Verna
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°603 du 1 juin 2008, avec le titre suivant : Jean-Luc Verna