Lancé le 24 novembre par l’Institut français, le site Internet va centraliser les informations sur les acteurs des industries culturelles et créatives numériques, pour faciliter les contacts internationaux.
Paris. Qu’il s’agisse de livre numérique, de réalité virtuelle (VR) dans les musées ou d’animation vidéo, IFdigital vise à dynamiser les réseaux professionnels du numérique français. Comme le précise Erol Ok, le directeur général de l’Institut français à Paris, « c’est l’Institut français qui est à l’initiative de ce site, car cela s’inscrit dans la lignée du soutien à l’international des industries créatives et culturelles (ICC) ». Il ajoute que « le numérique est aussi un volet de plus en plus important de la diplomatie culturelle française », car les ICC françaises sont effectivement bien positionnées sur le secteur du numérique. Une étude de Ernst & Young pour le ministère de la Culture en 2019 notait ainsi que les ICC françaises avaient connu une croissance de 16 % à l’exportation de 2013 à 2016, soit plus que l’ensemble des exportations sur la même période.
Quel public vise donc ce nouveau site ? Il s’agit avant tout des professionnels, en France et à l’étranger. Ces professionnels appartiennent à différents secteurs des ICC, selon Stéphane Ré, directeur du département numérique à l’Institut français : « Le site regroupe les initiatives de quatre sites Web de l’Institut, qui étaient spécialisés chacun dans un domaine (VR, livre, image, jeu vidéo). Il manquait d’ailleurs les arts numériques, qui sont en expansion depuis quelques années. Ils sont désormais intégrés à Ifdigital. » Le site jouera le rôle à la fois d’un annuaire des professionnels des ICC numériques et d’une base de données sur les créations françaises du secteur. Erol Ok précise la structure du site : « Les œuvres et créations seront recensées par une description et une fiche technique. Et, dans une autre section du site, se trouve un annuaire des acteurs français du secteur de la création numérique, aussi bien les producteurs que les lieux culturels spécialisés. Enfin le site présentera régulièrement des “Sélections” éditorialisées autour de thématiques. L’ensemble du site est bilingue français/anglais. »
Il s’agit donc de référencer le maximum d’acteurs, y compris de grands acteurs comme les entreprises du jeu vidéo, alors que, comme le note Stéphane Ré, le jeu vidéo n’est pas nécessairement le domaine le plus en demande de visibilité, car ces sociétés « ont déjà un bon réseau à l’international » et le jeu vidéo reste une des ICC qui s’exporte le mieux, à l’exemple d’Ubisoft. IFdigital sera plus utile à des créateurs de réalité virtuelle isolés et sans réseau professionnel par exemple. Ceux-ci bénéficieront pour leur exportation du réseau diplomatique français.
Stéphane Ré rappelle au passage que, lorsqu’il était en poste à l’Institut français de Nouvelle-Zélande, il a contribué à créer une résidence consacrée uniquement au numérique qui a permis à des créateurs français de se faire connaître. Dans plusieurs pays, depuis 2017, l’Institut français produit le festival « Novembre numérique », « autour duquel se sont construits des écosystèmes locaux du numérique », ajoute-t-il. Cette année, le festival concerne 130 villes dans 80 pays, y compris la France puisqu’une série d’événements se tiendra à Paris du 24 au 29 novembre. Autant d’occasions pour des acteurs ou structures étrangers de s’intéresser aux ICC numériques françaises, et de les inviter ensuite au Canada, en Israël ou à Hongkong.
Si l’Institut français et le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères parient sur les ICC numériques, c’est pour attirer un autre public vers la création française. Présenter un jeu vidéo indépendant ou une application pour smartphone à l’étranger permet « d’attirer un public plus jeune, qui ne connaît pas toujours cette facette innovante de la créativité culturelle française», explique Erol Ok. Que ce soit dans un Institut ou dans un festival, ces créations numériques doivent ensuite attirer les jeunes vers la culture française et les institutions culturelles, « en particulier les 15-25 ans », précise Stéphane Ré. Dans de nombreux pays, les créateurs français sont d’ailleurs déjà bien connus, comme à Taïwan grâce au festival de cinéma de Taipei, ou à la Mostra de Venise dans la sélection « VR » du festival. Parmi les créateurs mis à l’honneur par l’Institut français, l’illustratrice Elly Oldman avec sa longue fresque dessinée agrémentée de contenus en réalité virtuelle, ou « Mr Chip », l’application conçue par Serge Bloch qui combine dessin et réalité augmentée.
À terme, les disciplines présentées sur le site sont amenées à évoluer, puisque le secteur est en pleine expansion : Erol Ok et Stéphane Ré évoquent « d’ores et déjà la réalité virtuelle, la médiation culturelle pour les musées ou le spectacle vivant, et plus tard sans doute les podcasts ». Au-delà des professionnels, le site peut s’adresser également aux écoles d’art et de graphisme, voire à des collectifs d’étudiants spécialisés dans l’image animée : IFdigital vise donc une certaine exhaustivité, à condition que les acteurs du secteur s’emparent de cette initiative.
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« IFdigital », un nouveau site pour promouvoir le numérique français
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°577 du 12 novembre 2021, avec le titre suivant : « IFdigital », un nouveau site pour promouvoir les industries culturelles françaises à l’export