Dans son atelier-galerie au pied de la butte Montmartre, visiteurs anonymes et amis se succèdent l’après-midi. Henri Landier ne se soustrait à aucune conversation. Le temps de l’exposition rythme la vie de l’atelier, reléguant à plus tard peintures et gravures, du moins en partie, comme l’indique l’odeur d’encre fraîche de sa première presse.
Depuis 1975, il en va ainsi, ce fut un choix lorsqu’il découvrit à deux pas de chez lui cet atelier d’artisan, signe d’une liberté enfin conquise. Mai et juin prochain énonceront à cet égard une exposition rétrospective 1975-2000 et l’édition du tome II du Peintre rebelle de Jean-Pierre Guicciardi consacré à ces dernières décennies aussi prolixes en dessins, peintures et gravures que le fut la période 1952-1975 de ce « maître des ombres qui souffrent », comme Pierre Mac Orlan le définissait.
Car derrière les pastels de Prague, de Venise et les paysages aux couleurs vives de la Provence, du Lido ou de ses portraits et autoportraits, ce fils d’orfèvre qui ne voulut pas suivre la voie du père, mais qui hérita enfant de sa prédisposition pour le dessin, coexiste une œuvre d’une grande mélancolie, d’atmosphères sombres, qui révèle l’autre visage de cet artiste résolu dès l’âge de 17 ans à être peintre et graveur. Au point de couper les ponts avec sa famille et de vivre de peu pendant longtemps dans ce quartier de Montmartre où il trouva refuge et où, aujourd’hui, il confie ses traversées de Paris la nuit avec Antoine Blondin, ses conversations avec Pierre Mac Orlan et son rêve d’entamer l’illustration de la deuxième partie du Faust de Goethe !
1935
Naissance à Paris.
1952
Peint ses premières toiles.
1954-1959
Marin, il fait le tour du monde.
1965
Découvre la Provence.
1967
Chansons de la vieille lanterne de Pierre Marc Orlan illustrées de
44 bois gravés.
1975
Création de l’Atelier Lepic.
1997
Clôt après 25 ans le Faust de Goethe.
2012
Rétrospective en mai et juin de la période 1975-2000.
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Henri Landier : le maître des ombres
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°643 du 1 février 2012, avec le titre suivant : Henri Landier : le maître des ombres