Grippe A : les musées se préparent

PARIS - Le 24 août, le ministère de la Santé et des Sports présentait son nouveau dispositif de communication pour lutter contre la propagation de la grippe A. Destinée au grand public et menée tambour battant par l’Institut de veille sanitaire et le ministère (qui préfère en faire beaucoup pour ne pas être accusé de ne pas en avoir fait assez), cette campagne médiatique dresse une liste de mesures d’hygiène dont la simplicité est déconcertante. Côté institutionnel, les établissements publics ne sont pas en reste. Dès le début de l’été, les différents ministères ont sommé les institutions placées sous leur tutelle de définir un « plan de continuité » pour chaque niveau de l’échelle de situation (qui en comporte 6) – depuis plusieurs semaines, le niveau d’alerte est fixée à 5A : « Transmission interhumaine d’un virus grippal dans au moins deux pays non limitrophes d’un même continent ». Reste le niveau 5B avant le niveau 6, celui de la pandémie avérée, entraînant la fermeture générale des services publics, dont les musées.
Comme son nom l’indique, ce plan  définit les modalités selon lesquelles un établissement peut poursuivre son travail tout en assurant la sécurité de son personnel. Particulièrement concernés, les établissements les plus fréquentés de France comme le Musée du Louvre, le château de Versailles, le Centre Pompidou, le Musée d’Orsay et la Cité de la science et de l’industrie s’organisent et se sont même concertés dans certains cas. « L’établissement a suivi strictement et exactement les instructions très précises données par la direction des Musées de France », assure Olivier Josse, directeur du cabinet de Jean-Jacques Aillagon à Versailles. Les affichettes rappelant les diverses mesures d’hygiène ont fleuri un peu partout ; les commandes pour les masques FFP2 (obligatoires en situation 5B et 6) sont passées (ou vont l’être) ; les sociétés sous-traitantes sont elles aussi tenues de fournir un « plan de continuité » et différentes listes concernant les membres du personnel doivent être dressées. Les musées se doivent en effet de savoir quels sont les salariés sur lesquels ils pourront compter. Car il faudra épargner les longs trajets en transports en commun à ceux qui résident loin, ou encore se préparer à l’absence de parents en cas de fermetures d’établissements scolaires. De la même manière sont sélectionnés les volontaires aptes à travailler depuis leur domicile, ou encore ceux chargés de garder le musée et ses œuvres en cas de fermeture générale. Seul hic, le vaccin (qui sera disponible dans les semaines à venir) ne sera pas obligatoire – et pour cause, les effets secondaires ne sont encore pas connus. D’où le risque (infinitésimal) de se retrouver avec une équipe d’astreinte entièrement infectée. Un musée se serait même donné pour priorité de vacciner les membres de service des ressources humaines. Au cas où…