François Bordry, président de la Biennale de Lyon : le nouveau président doit accompagner la restructuration de la manifestation

1947 Né à Quimper (Finistère)d’une mère bretonne, François Bordry passe son enfance à Puiseaux (Loiret), bourg de 3500 âmes dont est originaire sa famille paternelle – et où il reviendra, bien plus tard, comme maire adjoint (de 1994 à 2008). Scolarisé à Paris au lycée Condorcet, il décroche une licence de lettres classiques (au menu : latin, grec, mais aussi, plus rare, étrusque) puis se tourne vers le droit public et l’Institut d’études politiques (section service public) dont il sort diplômé en 1971. Le week-end, il rend visite à un vieil oncle, veuf et marchand d’art ancien, avec lequel il visite les musées de la capitale et se fait un œil en peinture. Aux murs de son salon parisien, on peut voir un tableau de la Renaissance italienne voisiner avec une Sainte Orlan.

1979 En poste à Luxembourg comme conseiller au secrétariat du groupe démocrate-chrétien du Parlement européen, il est bientôt nommé chef adjoint du bureau d’information du Parlement européen pour la France. En juin 1979, il officie en tant qu’attaché de presse au cabinet de Simone Veil, alors présidente du Parlement européen, à laquelle il voue une admiration empreinte de gratitude. Successivement directeur du bureau d’information du Parlement européen pour la France, puis pour toute l’Europe communautaire, il est élu conseiller régional de la Région Centre en 1986. Président du groupe UDF de 1992 à 1998, il lui arrive de donner de la voix, comme en mars 1998, lors de la percée du Front national, où il dénonce les négociations ouvertes par l’UMP avec l’extrême droite. Mais ses ambitions politiques tournent court. C’est dans la fonction publique que ce centriste fait véritablement carrière, puisqu’il sera nommé en 1994 président de Voies navigables de France (VNF).

1988 Quand il devient membre du conseil d’administration du Frac [Fonds régional d’art contemporain] Centre, fonction alors encore peu convoitée qui lui échoie en tant que nouveau président du Fonds régional d’acquisition des Musées (Fram), le quadragénaire ne connaît pas grand-chose à l’art contemporain. Il va, avec son épouse, se « plonger dedans ». Président de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Bourges de 1996 à 2001, la culture constitue son nouveau cheval de bataille. Il fait inscrire le canal du Midi sur la Liste du patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco, et à Lyon c’est à lui que l’on doit le lancement de l’aménagement des Docks du port Rambaud – où la Biennale d’art contemporain s’installera en 2001.

1998 Élu président du Frac Centre, dont la collection est orientée sur les rapports entre art et architecture, François Bordry participe au lancement d’Archilab, festival international d’architecture fondé à Orléans en 1999. Il préside l’École spéciale d’architecture de Paris de 2002 à 2006. Mais c’est en tant que Président de VNF qu’il est à l’initiative de deux commandes publiques sur le canal du Rhône au Rhin, deux gestes forts pour le paysage urbain, signés de l’artiste Jeppe Hein au tunnel de Thoraise et de l’artiste et architecte Didier Fiuza Faustino à l’écluse de Saint-Symphorien.

2018 Jusqu’ici vice-président de l’association de la Biennale de Lyon (danse et art contemporain), François Bordry en a été élu président en décembre. À la demande expresse de la Métropole, la Biennale entre dans une phase de restructuration visant à s’appuyer plus sur la Maison de la danse et le Musée d’art contemporain. Un « changement de méthode de gouvernance » qui incombe au nouveau président. Dans ce contexte, la recherche de mécénat « est une bataille de tous les jours », résume François Bordry.