Portes et roues le soir du 31 décembre, interventions d’artistes sur les monuments historiques pendant l’été, la France célèbre l’an 2000 sans dérapages vers le monumental.
Pour le réveillon, la Mission an 2000 (www.2000enfrance.com) propose aux communes de France de développer le thème du passage vers le prochain millénaire. Elle a distribué un petit dépliant pour inciter les maires à se doter de “Portes de l’an 2000”, et de nombreuses villes ont répondu à la demande. Ainsi, à Lyon, quatre portes symbolisant les quatre éléments seront installées avant que ne retentisse, à minuit, l’Hymne de l’an 2000, commandé à Richard Cocciante et Jean-Jacques Goldman ! Paris se singularise en installant sur les Champs-Elysées une dizaine de grandes roues réalisées par les artistes, plasticiens ou chorégraphes, réunis pour l’occasion (lire le JdA n° 85, 11 juin). Mais à l’exception du Mur de la paix de Clara Halter, dressé à la fin du mois de décembre sur le Champ-de-Mars avant de rejoindre en juin les jardins de l’Unesco, la capitale ne gardera que peu de traces du passage à l’an 2000. En revanche, l’Hexagone tout entier sera marqué par la Méridienne verte de l’architecte Paul Chemetov. Planté en novembre, le monument végétal alternant bosquets et arbres traverse 336 communes du nord au sud de la France.
Des manifestations se dérouleront ensuite tout au long de l’année. Dès le mois de mai, Blois sera proclamée “Cité des enfants” et inaugurera pour la rentrée des classes le Pavillon des enfants de Dan Graham et Jeff Wall. Entamé en 1989 et jusque-là réalisé uniquement sous forme de maquette, l’abri, de 10 mètres de diamètre et de 4 mètres de haut, s’insérera dans le Jardin des Lices conçu par Gilles Clément. À l’instar de la cité ligérienne, les monuments historiques seront convoqués pour établir un lien entre la France du passé et le nouveau millénaire. James Turrell réalisera, à partir du 1er juin, une installation lumineuse auto du Pont du Gard et, dans la même période, de l’Arc de Triomphe au château de Chambord, sept autres trésors nationaux seront confiés à des artistes pour “Changement de temps”, la manifestation nationale organisée par la Caisse nationale des monuments historiques. Ainsi, Serge Comte pourra inventer, sur le site archéologique de Glanum, une strate de civilisation supplémentaire, vestige d’un “opéra de rêve/rave-opéra”. Loin de cette furie, Wolfgang Laib ouvrira cet été, dans le massif du Canigou, son Ermitage : petite cavité aux murs recouverts de cire, sa grotte, à une demi-heure de marche du village de Marcevol, contrastera sûrement avec les Champs-Elysées un soir de Saint-Sylvestre.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
En France, portes et roues
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°95 du 17 décembre 1999, avec le titre suivant : En France, portes et roues