PARIS - Depuis quelques jours, beaucoup d’agitation a été remarquée autour du Conseil des ventes volontaires de meubles aux enchères publiques créé en 2001.
Le mandat de ses onze membres (et leurs suppléants désignés en nombre égal), composés de cinq professionnels du marché de l’art, dont un expert, et de six personnalités qualifiées, tous nommés pour quatre années, s’achève fin juillet. C’est au ministre de la Justice qu’il revient de reconduire la mission de la première équipe ou d’en modifier les membres. Sur cette question, les ministres de la Culture et des Finances sont également interrogés. Alors même qu’aucune liste définitive ne sera établie avant fin juin, selon nos informations, des changements seraient sérieusement envisagés dans la composition du nouveau Conseil des ventes.
Plusieurs organismes professionnels essaient actuellement d’influencer la décision du garde des Sceaux pour placer leurs candidats. Le Symev, syndicat des maisons de ventes volontaires, a fait officiellement savoir que, compte tenu du rôle important qu’il jouait comme organe de représentation sur le marché, il souhaitait que son président, quelle que soit la personne en place à ce poste (aujourd’hui Jean-Pierre Osenat), soit admis en tant que membre qualifié et son vice-président comme suppléant. De son côté, Jean-Gabriel Peyre, président du CNMA (Conseil national du marché de l’art) – groupe de travail fondé en 2001 par les principaux syndicats d’experts, d’antiquaires et le Symev, perçu pour beaucoup comme un organe de contre-pouvoir du Conseil des ventes –, milite pour l’entrée d’Éric Turquin, expert dont la candidature est également appuyée par la SFEP (Syndicat français des experts professionnels), et d’Hervé Poulain. Ce dernier qui codirige l’une des plus importantes maisons de ventes françaises, est aussi « un représentant des ventes de voitures qui, rappelons-le, ont pesé 40 % du montant total des adjudications en 2003 », précise Jean-Gabriel Peyre. Ces deux professionnels pourraient remplacer l’expert Annette Vinchon-Guyonnet et le commissaire-priseur Dominique Ribeyre. Le plus grand renouvellement pourrait avoir lieu parmi les suppléants : les mandats ne pouvant être reconduits qu’une seule fois, cela éviterait qu’un trop grand nombre de membres historiques partent en même temps lors de la prochaine échéance, dans quatre ans.
Plus stratégique, la nomination de Claude Boisgirard, ancien président de la chambre judiciaire des commissaires-priseurs, a aussi été avancée. Si son nom circule à la chancellerie, c’est qu’il pourrait prendre la présidence du nouveau Conseil des ventes, dont les statuts prévoient qu’il est élu par ses membres. C’est du moins le souhait que forment un certain nombre d’acteurs influents du marché, œuvrant dans l’ombre et qui souhaiteraient pousser Gérard Champin vers la porte de sortie. Outre l’échec de la mise en place d’un registre d’experts agréés, les détracteurs de l’actuel président lui reprochent son immobilisme et son manque de fermeté, notamment à l’égard de « certains commissaires-priseurs ripoux de mèche avec des experts voyous organisant des ventes montées à Drouot », comme nous l’a confié un professionnel dans un langage fleuri. Pour sa défense, Gérard Champin prétend respecter « les procédures longues et incontournables » et déclare « prendre toutes les décisions nécessaires à condition d’avoir des éléments concrets ». « Ce n’est pas un si mauvais président que cela, manifeste un des actuels membres titulaires du Conseil. Il est consensuel et est parvenu à faire en sorte que tout le monde se parle encore ». Enfin, selon d’autres informations de sources ministérielles, il serait éventuellement envisagé de pousser à la tête du Conseil des ventes un magistrat ou un haut fonctionnaire.
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Effervescence au Conseil des ventes
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°216 du 27 mai 2005, avec le titre suivant : Effervescence au Conseil des ventes