Politique culturelle

Drac : les conseillers veulent un statut

Par Olivier Michelon · Le Journal des Arts

Le 30 mars 2001 - 486 mots

En charge de l’application de la politique du ministère de la Culture en région, les conseillers sectoriels des Directions régionales des affaires culturelles (Drac) réclament depuis de nombreuses années leur titularisation dans la fonction publique. Une revendication qui pourrait aujourd’hui être entendue.

PARIS - Affectés dans les Drac, services déconcentrés du ministère de la Culture, les conseillers sectoriels assument sous l’autorité des directeurs régionaux le suivi de la politique en région pour chaque domaine : musées, musique, inventaire, archéologie, patrimoine, arts plastiques, ou encore théâtre. Interlocuteurs privilégiés d’institutions territoriales, ou de partenaires privés, leur rôle s’étend de l’application des procédures réglementaires, à l’instruction des demandes de subventions, en passant par la représentation du ministère dans des jurys ou comités. Cette tache importante ne semble aujourd’hui plus répondre au statut de contractuel de ces personnels.

“On a besoin de personnels stables”
“Les premiers conseillers sectoriels ont été bénévoles avant d’obtenir dans les années 1970 des contrats de salariés de trois ans, explique Joël Savary, conseiller pour les arts plastiques à la Drac Aquitaine et membre de la coordination des associations nationales des conseillers. Après une trentaine d’année d’existence de ces missions qui se sont largement développées, nous constatons que l’absence de statuts, contrairement à ce que nous pouvions penser il y trente ans, nous empêche d’avoir un déroulement de carrière et une mobilité dans d’autres services de la Culture ou dans d’autres ministères comme celui des Affaires étrangères.” Si les secteurs comme l’archéologie, les monuments historiques, l’inventaire sont sous la responsabilité de conservateurs du patrimoine, d’autres postes sont occupés par des personnels détachés du ministère de la Culture ou de l’Éducation nationale, la coordination estime qu’environ 130 personnes restent aujourd’hui sans statut.

Les contacts établis avec l’administration centrale dès 1997 se sont ralentis jusqu’à l’arrêt des négociations l’an dernier. Aujourd’hui sont donc envisagées des actions plus significatives. Après des grèves en janvier et février, une nouvelle journée d’action est prévue pour le 30 mars, date à laquelle une rencontre est organisée avec les représentants du ministère. La rue de Valois propose aux conseillers l’élargissement du corps des inspecteurs à la création artistique qui œuvrent à la Délégation aux arts plastiques. Manifestement partagée par les intéressés, cette solution demande à être négociée ne serait-ce qu’en termes de salaires ou de modalités de concours. L’objectif affiché serait d’arriver à un consensus permettant une finalisation du dossier en mai et une construction statutaire progressive dans les trois ans. “L’idée initiale, lorsque la décentralisation s’est faite, était que les conseillers viendraient des milieux culturels et y repartiraient, explique Laurent Rabaté, conseiller aux affaires financières du ministère, mais c’était une fausse bonne idée. Pour être efficace au sein de l’État, il faut une certaine spécialisation. On s’est rendu compte que les gens restaient en place et que c’était une bonne chose. On a besoin de personnels stables, ajoute-t-il. Aujourd’hui, l’idée générale est qu’il faut adapter des structures du ministère à la déconcentration.”

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°124 du 30 mars 2001, avec le titre suivant : Drac : les conseillers veulent un statut

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