Disparition de Xavier Douroux, le cofondateur du Consortium de Dijon

Véritable mentor, voyant dans le Consortium « une modélisation des possibles », Xavier Douroux a soutenu l’émergence de plusieurs nouvelles générations d’artistes et de commissaires d’expositions, français et internationaux. Créateur de la maison d’édition les Presses du réel et d’une société de production de cinéma, qui fédéra des artistes tels que Pierre Huyghe, Philippe Parreno, Dominique Gonzalez-Foerster et Charles de Meaux, cet « anarchiste du centre » avait plus récemment créé « les Nouveaux commanditaires », invitation à une relation renouvelée entre art et société, artistes et mécènes.

Créé en 1977, dans le prolongement de l’association Le Coin du Miroir, le Consortium de Dijon est devenu, sous son impulsion, aux côtés de Franck Gautherot, d’Eric Colliard à partir de 1983, puis d’Eric Troncy en 1996, un centre d’art en région salué pour sa dimension expérimentale et prospective. Un laboratoire autant qu’un incubateur. « Le musée français hors des radars, qui prédit tranquillement les futures stars de l’art », écrivait à son sujet en 2016 le magazine du New York Times. Jenny Holzer et Cindy Sherman y ont exposé dès 1982, Carl Andre, John Armleder et Richard Prince l’année suivante. La collection du Consortium compte plus de 300 œuvres d’une centaine d’artistes, pour la plupart acquises au tout début de leurs carrières.

Pour Bernard Blistène, directeur du musée national d’art moderne : « Activiste visionnaire, Xavier Douroux a été l’un des grands "passeurs" de notre époque et le modélisateur d’une nouvelle relation à l’art et aux artistes. Il était membre éminent de la commission d’acquisition du musée national d’art moderne. C’était aussi un ami proche dont le compagnonnage fut une constante inspiration, voire un modèle. »