SHANGHAÏ / CHINE
Originaire de Shanghaï, Dingwei Xie, le président de la société Tix-Media qui gère le Bund One Art Museum, a grandi dans une famille d’artistes qui a connu la révolution culturelle.
Son père, Zhiliu Xie (1910-1997), figure parmi les grands peintres traditionnels chinois. Dingwei Xie a pourtant choisi très tôt une autre voie et a passé vingt-cinq ans aux États-Unis dont vingt dans la Silicon Valley, dans les semi-conducteurs et les technologies numériques. De retour en Chine, en 2005, il revient à sa passion : l’art et les grands peintres européens. « Ceux dont ma mère me montrait les livres, enfant, et m’enseignait les techniques », dit-il aujourd’hui, depuis son bureau avec vue sur le Bund.
Le Bund One Art Museum occupe, depuis deux ans, une partie d’un bâtiment historique, centenaire, qui a préservé l’architecture d’époque. Son emplacement et son environnement sont en effet uniques, au début du Bund, face au fleuve. C’est un lieu couru des voyageurs. Et nos expositions sont, elles, fréquentées par un public paradoxalement et majoritairement jeune et féminin. 75 % de nos visiteurs sont des jeunes femmes ayant entre 18 et 35 ans.
C’est vrai, longtemps j’ai conçu plutôt des puces d’ordinateur, de téléphone cellulaire et des composants électroniques. Quand en 2011, j’ai fondé Tix-Media – car une exposition est à mon sens un média –, mon idée était déjà, depuis un moment, d’importer des expositions d’art ancien et moderne en collaborant avec des musées occidentaux. Je voulais amener cet art occidental vers le public chinois et, d’une certaine façon, améliorer les connaissances.
J’ai été en mesure de produire ma première exposition, « Les chefs-d’œuvre de Pablo Picasso », en 2011, après avoir rencontré Anne Baldassari, alors directrice du Musée Picasso à Paris. Elle multipliait à l’époque les expositions à l’étranger pour aider à financer la rénovation du musée. Le courant est passé entre nous. Elle m’a demandé si je voulais produire une exposition Picasso à Shanghaï. Elle m’a fait confiance. L’exposition a été un succès.
J’ai donc continué : avec Claude Monet, en 2014 au K11 Art Center de Shanghaï, avec Auguste Renoir et Salvador Dalí en 2015, avec les « Chefs-d’œuvre du Centre Pompidou » en 2016, et de nouveau avec « Monet et les impressionnistes » en 2020 et 2021.
Cette nouvelle exposition venue d’Italie, avec ces chefs-d’œuvre de la collection Carrare, n’avait jamais été montrée en Chine. Elle est le résultat d’un effort très important de nos partenaires italiens et de nos mécènes, et aussi d’une participation, en amont, du Musée Marmottan Monet. Dans cette période, à cause de la pandémie, ce fut encore plus difficile que d’ordinaire. En raison notamment de la quarantaine exigée aux visiteurs étrangers entrant en Chine, ou de questions de logistique et d’assurance, cette exposition fut complexe à monter. D’autant que nous ne sommes pas un musée public. Aucun accompagnateur ne pouvait ou ne voulait voyager avec les œuvres. Toute la communication entre nous s’est donc faite à distance et par les réseaux sociaux.
La première question que les musées étrangers me posent porte le plus souvent sur le contrôle des températures et de l’humidité. On me demande systématiquement si notre musée est bien équipé pour accueillir leurs tableaux. Or j’ai participé moi-même à l’installation de nos capteurs de température !
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Dingwei Xie : « 75 % de nos visiteurs sont des jeunes femmes ayant entre 18 et 35 ans »
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°576 du 29 octobre 2021, avec le titre suivant : Dingwei Xie, président de Tix-Media : « 75 % de nos visiteurs sont des jeunes femmes ayant entre 18 et 35 ans »