Décès de Jacques Le Goff, « l’ogre historien »

Jacques Le Goff, historien français de renommée internationale, est décédé le 1er avril 2014, à l’âge de 90 ans. Persuadé que le Moyen Âge posait déjà les bases de la modernité, il laisse derrière lui 60 ans de recherches et de publications qui ont bouleversé l’histoire médiévale. Jacques Le Goff a étudié le Moyen Âge sous le regard de l’anthropologie et en a raconté une histoire des mentalités, des gestes, des rires et du folklore. Le médiéviste s’est toujours proclamé l’héritier de Marc Bloch, l’un des fondateurs de la revue des « Annales ».

Il étudie à Paris, puis à Prague, et obtient l’agrégation en 1950. Il occupe quelques temps un poste d’assistant à l’université de Lille, puis devient maître assistant à l’Ecole pratique des hautes études en 1960. Il est nommé directeur d’études en 1962, à seulement 38 ans, puis accède, en 1972, à la présidence de la section VI de l'Ecole pratique des hautes études (EPHE), qui deviendra une institution autonome en 1975 : l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS).

Politiquement engagé, Jacques Le Goff a milité, entre 1958 et 1962, au sein du Parti socialiste unifié. Fidèle à la gauche, il avait signé récemment dans Le Monde, « une tribune contre ceux qui, comme les « bonnets rouges », attaquaient avec virulence François Hollande ». Le ministère de la Culture a publié , mardi 1er avril, un hommage à Jacques Le Goff, soulignant la perte majeure que venait de subir le paysage intellectuel français.