MADRID / ESPAGNE
Deux semaines après avoir condamné l'ancien banquier espagnol Jaime Botín pour avoir sorti d'Espagne en contrebande un Picasso, un tribunal de Madrid a annoncé mardi une rectification de sa décision, doublant sa peine à trois ans de prison.
Dans une décision rendue publique mardi, la juge reconnaît une "erreur dans le prononcé de la peine" de l'ex-banquier de Santander jugé coupable d'"un délit de contrebande de biens culturels pour avoir tenté de sortir du territoire national et sans autorisation le tableau de Pablo Picasso Tête de jeune fille".
A la demande du parquet espagnol, cette magistrate a donc signé une rectification dans laquelle la condamnation de cet homme de 83 ans passe de 18 mois à trois ans de prison et son amende de 52,4 à 91,7 millions d'euros. Si ce jugement est confirmé en appel, cette nouvelle peine pourrait conduire Jaime Botin en prison contrairement à la précédente. En effet en-dessous du deux ans, les peines de privation de liberté ne sont généralement pas appliquées en Espagne quand le condamné n'a pas d'antécédents judiciaires.
Membre de la puissante famille à la tête du géant bancaire Santander, M. Botin avait en vain tenté d'obtenir le feu vert des autorités pour sortir d'Espagne la toile évaluée à 26 millions d'euros. Mais le ministère de la Culture avait considéré qu'il était impossible d'exporter le tableau, qui représente une femme aux cheveux longs et ocre, arguant qu'il n'existait "aucune oeuvre similaire en Espagne" de cette période de Picasso.
M. Botin avait fait fi de cette décision et avait sorti la peinture d'Espagne en 2015, à partir du port méditerranéen de Valence à bord d'un yacht. Les douanes françaises l'avaient saisie à Calvi en Corse. Les avocats de l'ex-banquier avaient toujours soutenu que le tableau n'était pas espagnol mais britannique parce qu'il avait été acheté à Londres et se trouvait depuis dans un bateau battant pavillon britannique.
Le tableau a été peint en 1906 par Picasso pendant la période dite de "Gosol" (en Catalogne), avant que le peintre espagnol n'opère un virage décisif vers le cubisme.
Cet article a été publié par l'AFP le 4 février 2020.
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Condamné pour « contrebande » d'un Picasso, un ex-banquier espagnol voit sa peine doubler
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