« D’une façon primaire et intuitive, par le dessin, j’opère un travail de sape et d’enfouissement des figures et des corps, enfouissement dans lequel s’engouffrent mon désarroi et mes colères. »
Depuis plus de 40 ans, Christian Lhopital fait du dessin sa raison d’être, ce médium s’étant imposé à lui dès sa sortie de l’École des beaux-arts de Lyon en 1976. Tissant pas à pas, sans tambour ni trompette, une œuvre graphique des plus singulières, ce créateur obsessionnel, marqué à l’adolescence par Les Fraises sauvages de Bergman, film associant le réel cru au fantastique, crée, dans ses feuilles aux lignes évanescentes et aux plages en noir et blanc parsemées de couleurs acidulées, de spectres et d’enfants farcesques, un univers onirique inquiétant, convoquant tout autant le macabre de Goya que les dessins sous mescaline signés Michaux. Depuis 1999, Lhopital réalise des dessins muraux de grand format, in situ et éphémères, pour lesquels il utilise avec dextérité la poudre de graphite : « Je dépose cette matière légère et volatile, au fort pouvoir couvrant, à l’aide d’un chiffon, par frottage du plat de la main, du bout des doigts et par griffures avec les ongles. » Pour son exposition personnelle au Drawing Lab, dont le commissariat est assuré par Jean-Hubert Martin, historien d’art adepte des images ambivalentes, le plasticien offre au regard, via une Danse de travers mêlant petites feuilles, immense dessin mural et peluches trempées dans la peinture blanche, un large panorama de sa démarche double, croisant malicieusement l’innocence de l’enfance avec la cruauté du réel.
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Christian Lhopital - Artiste
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°717 du 1 novembre 2018, avec le titre suivant : Christian Lhopital