Les étudiants ne supportaient plus la toile de Frans Snyders représentant un boucher entouré de cadavres d’animaux.
Les étudiants de la prestigieuse université de Cambridge ont obtenu le retrait d’une peinture qui ornait la salle à manger de Hughes Hall, l’un des 31 collèges de l’université. La toile en question, le Marché aux oiseaux de Frans Snyders, représente un tas d’animaux morts formé d’un sanglier, de biches, de poules et de gibiers à plumes pendus à des crochets.
« Certains élèves se sentaient incapables de manger parce qu’elle était accrochée au mur », raconte une porte-parole au Telegraph. Même les mangeurs de viande n’appréciaient pas d’être ainsi confrontés à l’origine de leur repas et à l’idée de l’abattage.
Peintre baroque du début du XVIIe siècle, Snyders fut l’élève de Bruegel le Jeune et se spécialisa dans la nature morte et la peinture animalière, à laquelle il conféra une monumentalité nouvelle. En raison de cette spécialité, il fut souvent appelé par d'autres peintres, et tout particulièrement Rubens pour exécuter dans leurs œuvres des sujets animaliers ou végétaux. Il est à l’origine de l’aigle qui dévore le foie de Prométhée dans le Prométhée enchaîné de Rubens ou encore de la chevelure de serpents de sa Méduse.
Le Marché aux oiseaux a été rendu au Fitzwilliam Museum à qui il appartient et restauré avant de prendre part à la nouvelle exposition « Feast & Fast : The Art of Food in Europe, 1500-1800 » qui souhaite remettre en question notre vision de la nourriture.
« Le débat sur le végétarisme n’est pas nouveau, il date des années 1500 », souligne la porte-parole du musée. L’exposition va soulever de nombreuses questions contemporaines et controversées, telles que les origines de la nourriture, la sécurité alimentaire, la surconsommation ou encore notre relation avec les animaux et la nature.
Elle inclura une reconstitution d’un festin baroque du XVIIe siècle avec des cygnes et des paons, ainsi qu’un ananas de quatre mètres de haut créé par les « food artists » britanniques Bombas & Parr, célèbres pour leurs installations en gélatine.
On ignore pour le moment quelle oeuvre prendra la place du boucher et de son étalage sur les murs de Hugues Hall.
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Cambridge enlève un tableau trop violent de son réfectoire
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