À Brest, un commissaire-priseur tué chez un particulier

Gilles Grannec, un commissaire-priseur brestois âgé de 55 ans, a été retrouvé poignardé à mort dans un appartement du centre-ville de Brest, mardi matin. L’auteur présumé des coups de couteau, un homme de 64 ans, a lui-même appelé les forces de l’ordre pour se dénoncer et a été rapidement arrêté sur les lieux. 

Selon le procureur de la République de Brest, Camille Miansoni, « les premiers éléments de l’enquête permettent d’établir que la victime était partie de son étude peu après 10 h pour se rendre à pied au domicile d’un particulier qui souhaitait faire estimer un tableau. Le rendez-vous avait été pris depuis plusieurs semaines. La distance entre l’étude du commissaire de justice et l’adresse du rendez-vous est d’environ 300 mètres ». Camille Miansoni a fait savoir que « les investigations se poursuivent » et que « la mesure de garde à vue a été prolongée ».

D’origine niçoise, l’auteur présumé des faits est né en 1959 d’un père breton et d’une mère malgache. Après avoir fait carrière dans le conseil et les services aux entreprises à l’étranger, il s’est installé tardivement en France pour se consacrer à l’écriture. Il se présente comme un auteur d’essais et d’articles culturels et philosophiques. « Le profil qu’il dresse de lui-même sur le web semble prestigieux : ancien élève de l’École des hautes études commerciales (HEC promotion 1982), traducteur en sept langues, dont le breton… », écrit Ouest France. 

La plupart de ses articles sont publiés sur des sites d’extrême droite connus pour leurs opinions politiques radicales. Il cible notamment le président Emmanuel Macron et exprime des incitations à la haine. En 2014, il aurait été victime d’une agression par un groupe de militants « antifas » lors d’une conférence à l’Université de Rennes-II, rapporte Ouest France. L’affaire avait cependant été classée, faute de preuves suffisantes. 

Père de deux enfants, Gilles Grannec avait rejoint, il y a une vingtaine d’années, l’étude de commissaires-priseurs Thierry-Lannon, dans laquelle il avait découvert le métier en novembre 1990, en tant que stagiaire. Comme ses associés, il était spécialisé dans la peinture bretonne des XIXe et XXe siècles et l’école de Pont-Aven. L’étude Thierry-Lannon a créé une succursale, il y a environ deux ans, dans les murs de la cité de la voile à Lorient et gère une salle de ventes spécialisée dans le nautisme sur le polder, près du port de Plaisance du Moulin Blanc à Brest. 

On ne connaît pas encore les mobiles du meurtre.