L’annonce du réaménagement du premier étage du Quirinal par Gae Aulenti, co-auteur de la reconversion en musée de la gare d’Orsay, a provoqué une levée de boucliers des historiens de l’art. La superbe collection de mobilier du palais devrait avant tout être restaurée, puis agencée selon des critères historiques et non fonctionnels.
ROME - “On ne confie pas la restauration de la Chapelle Sixtine à Guttuso ou celle de Pompéi à Frank Lloyd Wright !”. C’est par ces mots que le professeur Alvar González-Palacios a mobilisé l’opinion publique italienne contre le projet de Gae Aulenti pour le premier étage du palais présidentiel. Responsable en 1996 de l’inventaire des collections, il avait déjà dénoncé l’urgence de faire appel à des spécialistes pour restaurer l’un des plus beaux ensembles de mobilier XVIIIe d’Europe. Ainsi, le bureau présidentiel, qui a appartenu à la duchesse de Parme, fille de Louis XV, a été récemment équipé de serrures modernes...
Aujourd’hui, le projet de l’architecte milanaise ressemble davantage à un “relookage” qu’à une véritable campagne de restauration, dont le lieu et les objets ont pourtant grand besoin. Ainsi, elle préconise d’ôter les rideaux, “incompatibles avec la solennité de l’architecture environnante”, de rassembler les pendules dans une seule pièce sur une console de marbre rouge, de modifier la disposition des meubles – traditionnellement placés le long des murs dans les palais de la fin du XVIe siècle –, et, dans la salle des tapisseries de Lille, de déplacer les consoles Rospigliosi afin de créer une atmosphère de “club anglais”. Elle s’oppose à la vision patrimoniale et figée des historiens, et revendique la volonté de conférer aux salles du Palais “une présence réelle”. Alvar González-Palacios propose, quant à lui, de confier à des spécialistes la conservation et la présentation des collections, et de “charger les architectes, Gae Aulenti ou Renzo Piano, de la construction d’un nouveau bâtiment pour la présidence de la République, qui pourrait être le reflet de ce siècle et d’une Italie prospère”.
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Aulenti, gare au Quirinal !
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°92 du 5 novembre 1999, avec le titre suivant : Aulenti, gare au Quirinal !