Institut - Nomination - Photographie

Valérie Belin élue à l’Académie des beaux-arts

Par Christine Coste · Le Journal des Arts

Le 2 février 2024 - 504 mots

L’institution accueille une nouvelle artiste femme qui vient renforcer la section « Photographie ».

Paris. Le 24 janvier, l’Académie des beaux-arts a élu Valérie Belin au fauteuil VI de la section « Photographie », fauteuil créé en octobre 2022. Après les élections de Dominique Issermann en juin 2021 au fauteuil de Bruno Barbey, puis de Françoise Huguier en janvier 2023, l’Académie poursuit sa féminisation et son ouverture à d’autres genres que le documentaire. Elle a mis du temps depuis les élections de Yann Arthus-Bertrand et Lucien Clergue, premiers photographes avoir inauguré cette section en mai 2006. Dix ans plus tard, l’élection au fauteuil de Lucien Clergue de Sebastião Salgado, couplée à celle de Jean Gaumy et de Bruno Barbey, avait fait en effet la part belle au documentaire et… aux hommes. L’Académie des beaux-arts, toutes sections confondues, ne comptait alors que quatre académiciennes : Édith Canat de Chizy, Brigitte Terziev, Astrid de La Forest et Jeanne Moreau. Depuis, leur nombre est passé à 13 sur 59 académiciens. L’élection en 2017 du compositeur et chef d’orchestre Laurent Petitgirard comme secrétaire perpétuel a ouvert l’institution à une nouvelle ère. Une section « Chorégraphie » a été créée. Des auteurs de bandes dessinées, Catherine Meurisse et Emmanuel Guibert, ont rejoint la section « Gravure et dessin ». Dans la section « Peinture », les candidatures et les élections successives de Gérard Garouste, Fabrice Hyber, Ernest Pignon Ernest et Hervé Di Rosa, et dans la section « Sculpture » de Jean-Michel Othoniel et Anne Poirier ont fait bouger les lignes. Le rang des artistes étrangers s’est lui-même profondément renouvelé avec Jirí Kylián, Georg Baselitz, William Kentridge, Annie Leibovitz et Giuseppe Penone.

Deux tentatives infructueuses

Ignorée ou dénigrée, il y a peu, par les artistes et le monde de la culture en général, l’Académie des beaux-arts séduit désormais. Encore faut-il être élu. Ce qui ne fut pas si facile pour Françoise Huguier, candidate malheureuse une première fois en 2016, ni pour Valérie Belin, bien que les membres de la section « Photographie » soient venus la chercher il y a trois ans pour lui proposer de candidater. Après deux tentatives infructueuses, elle a persévéré, forte du soutien renouvelé de nombre de ses membres. « Je l’ai pris comme un défi. Car le sens de mon élection était d’apporter un autre regard sur la photographie, de faire des ponts avec d’autres disciplines », souligne l’artiste proche de Fabrice Hyber, de Jean-Michel Othoniel, d’Hervé Di Rosa et de l’architecte Anne Démians. « Les motivations pour intégrer cette grande famille d’artistes, explique-t-elle, ont été multiples : sortir de l’isolement de l’atelier, échanger, apprendre des autres, mais aussi défendre la photographie qui a besoin d’être défendue. Car c’est un médium toujours sous-considéré dans la hiérarchie des beaux-arts malgré les apparences, le succès de la foire Paris Photo et des expositions. Il y a des gens, des institutions qui la défendent, mais il n’y a jamais assez de monde. » Valérie Belin (née en 1964) rejoint ainsi une section dont le nombre de sièges équivaut désormais à celui de la section « Sculpture », devançant d’un siège la section « Gravure et dessin » (5 sièges).

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°626 du 2 février 2024, avec le titre suivant : Valérie Belin élue à l’Académie des beaux-arts

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