Tandis Qu’une Majorité de ses confrères puisent leurs sources d’inspiration dans l’offre pléthorique des Pinterest, Instagram et de leurs nombreux avatars, Yvan Duque – pas encore 30 ans – part avec une longueur d’avance significative.
Si la fréquentation assidue de l’exigeante section illustration de l’école Pivaut, à Nantes, a achevé sa formation artistique, son œil a en effet préalablement bénéficié d’une généreuse expérience de terrain, concrète et sensible. Grâce à ses parents baroudeurs, l’inventaire des terres habitées et explorées durant son enfance et son adolescence a de quoi stimuler les imaginaires les plus retords : Polynésie, Réunion, Nouvelle-Zélande, Australie. C’est dire si sa palette s’est enrichie de lumières franches et de couleurs de caractère dans ces musées à ciel ouvert. Un formidable bagage pour s’envoler. Duque avoue des influences picturales sélectives. Chez les peintres : Edward Hopper et Félix Vallotton ; chez les illustrateurs : Shaun Tan, Taiyou Matsumoto et Carson Ellis ; en cinéma d’animation : Hayao Miyazaki. Soit des mentors et des compagnons de route qui ont tous en commun le voyage et le rêve. Si ces thèmes sont identifiables dans l’œuvre déjà riche de Duque, le trop peu connu Eyvind Earle et son vocabulaire graphique demeurent toutefois l’influence esthétique la plus manifeste, sans que Yvan Duque passe pour un copiste. Fort de ces immersions sensorielles exotiques, Duque n’entend pour autant nullement jouer les illustrateurs documentaristes et autres maniaques du détail scientifique botanique. Il préfère cartographier inlassablement ses visions. Sur le plan formel, c’est bel et bien l’intention ferme de proposer des univers fantasmés et oniriques qui l’anime. Son ambition est d’abord narrative avec une invitation à l’aventure contemplative et au respect de la nature. Dans les larges panoramas foisonnant de vie qu’il déploie à la gouache. Dans les grands espaces qu’il découpe. Via la construction méthodique de ces univers fournis ou s’épanouissent des créatures mythiques. Bien que le paysage semble toujours détenir le rôle principal, c’est définitivement de l’humanité dont il s’agit. Et de sa nécessaire inclinaison face à l’évidente suprématie de la nature. L’invitation aux voyages poétiques de Duque forme à la sagesse.
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Yvan Duque à pas de géant
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°705 du 1 octobre 2017, avec le titre suivant : Yvan Duque à pas de géant