Une galerie londonienne sommée de décrocher une version moderne du mythe de Léda et le cygne

Le mythe de Léda et le cygne a beaucoup inspiré les artistes, parmi lesquels Léonard de Vinci, Véronèse, Rubens, Corrège ou encore Dali, entre autres. Mais pour les policiers qui ont enjoint à la galerie de décrocher l’œuvre de Derrick Santini, les faits reprochés seraient constitutifs d’une infraction passible d’arrestation. Jag Mehta, directeur des ventes de la galerie Scream, a insisté sur le fait que la photographie intitulée A Fool for Love, n’est qu’une interprétation moderne du mythe bien connu de Léda et le cygne, dont les représentations suggestives étaient même acceptées à l’époque victorienne. Le Telegraph rapporte que ces explications n’ont pas convaincu les policiers, qui ont avoué ne pas connaitre le mythe d’après lequel Zeus prit la forme d’un cygne pour séduire Léda, épouse du roi Tyndare de Sparte.

Jag Mehta ajoute que la plainte reprochant à la galerie de cautionner la zoophilie paraît insensée, puisque la photographie fût bien accueillie par le public, de nombreuses personnes ayant même été intriguées par l’œuvre.

L’exposition étant terminée, le décrochage de la photographie ne posa pas de problème à Jamie Wood, propriétaire de la galerie avec son frère Tyrone (tous deux fils de Ronnie Wood, guitariste des Rolling Stones). Mais celui-ci précise que dans le cas contraire, ils auraient « lutté pour que l’œuvre reste exposée ». Il ajoute que « l’œuvre n’était pas destinée à choquer ou offenser le public », mais que « la finalité de l’art est de provoquer le débat », ce que l’œuvre de Derrick semble avoir réussi.

A l’issue de l’incident aucune plainte n’a été enregistrée par la police, et l’œuvre bien que décrochée, est toujours conservée à la galerie.