Le poison sous toutes ses formes s’empare du Musée des confluences pour une exposition grand public, à la frontière entre histoire, science et art.
À travers quatre grandes thématiques élaborées par un comité scientifique composé de deux historiens, d’un biologiste cellulaire, d’un pharmacologue et d’un anthropologue, l’histoire fascinante du poison se déploie dans une scénographie très élaborée. Dans une pénombre propice à l’atmosphère inquiétante suscitée par le pouvoir létal du venin, l’exposition aborde le récit du poison de l’Antiquité à nos jours, sa présence à l’état naturel sous forme de plantes et d’animaux et ses différents usages dans les sociétés dites primitives et modernes. Si l’exposition se révèle tantôt didactique – la galerie de tableaux à l’entrée est peu convaincante – tantôt lacunaire – le contexte ethnologique de certains objets est survolé –, la partie consacrée au poison à l’état naturel est très réussie. Digne d’une section d’un musée d’histoire naturelle, de grandes planches de sciences naturelles surplombent des terrariums et des aquariums peuplés de mygales, scorpions ou rascasses potentiellement mortelles. « Comme dans certains musées d’Afrique consacrés aux objets vaudou et aux sortilèges, le fait d’introduire des animaux vivants joue sur la prise de risque du spectateur et offre une tout autre expérience de la visite », se réjouit Julien Bondaz, anthropologue et membre du comité scientifique de « Venenum ». Dans une visée pédagogique salutaire, l’exposition s’achève sur un véritable poison auquel nous sommes confrontés au quotidien et contre lequel nous n’avons pas encore trouvé de remède : celui de la pollution, des particules fines et des pesticides.
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Une exposition mortelle
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°702 du 1 juin 2017, avec le titre suivant : Une exposition mortelle