C’est une véritable découverte que propose l’exposition conçue par la galeriste et historienne de l’art Sabine Vazieux, qui convie le visiteur à arpenter une histoire quasi inconnue en Europe : celle d’artistes chinois qui ont œuvré dans la deuxième partie du XXe siècle, en parallèle de l’Abstraction occidentale.
Ces artistes sont tous nés en Chine avant de quitter leur pays d’origine lors de l’arrivée de Mao Zedong, qui instaura le règne sans partage du réalisme socialiste. La plupart s’installèrent à Taïwan, même si certains firent plutôt le choix de Hong Kong ou de l’Occident, comme Zao Wou-Ki. Ces artistes regardent alors non pas vers les maîtres anciens de l’Occident comme ils avaient pu le faire dans les années 1930, mais vers leurs contemporains occidentaux. « Il nous fallait trouver une troisième voie qui ne soit ni une copie de l’Occident ni une reproduction de la tradition chinoise », insiste Chuang Che. Le visiteur découvre en effet des œuvres d’une grande singularité, notamment parce que les artistes trouvent dans la voie de l’Abstraction une parfaite résonance avec la spiritualité imprégnée de bouddhisme et de taoïsme qui se méfie du monde des apparences. Au rez-de-chaussée, l’exposition rassemble les artistes majeurs du groupe Wuyeu (1957-1972). Tous accordent une place centrale à l’encre et à la calligraphie, à laquelle ils souhaitent donner un nouveau souffle. On est frappé par la richesse des expérimentations plastiques, à l’instar de Chuang Che, qui confronte l’huile et l’acrylique, ou de Liu Kuo-Sung, inventeur de papiers spéciaux… À l’étage, on découvre le groupe Ton Fan (1956-1971) avec des artistes comme Hsiao Chin ou Richard Lin (que Miró admirait) qui s’aventurent avec une radicalité extrême sur des terrains plus minimalistes, parfois même géométriques.
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Une abstraction venue d’Extrême-Orient
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°704 du 1 septembre 2017, avec le titre suivant : Une abstraction venue d’Extrême-Orient