Fortement attractif, le titre de cette exposition n’est aucunement mystificateur : Picasso, Braque, Sonia Delaunay et Herbin y côtoient avec bonheur et densité le Douanier Rousseau flanqué de nombreux autres peintres moins ou peu connus – Séraphine de Senlis, Helmut Kolle, Louis Vivin, Camille Bombois, André Bauchant, René-Martin Rimbert –, artistes si particuliers que l’histoire de la peinture du XXe telle qu’elle s’invente et se renouvelle à bien du mal à leur trouver une place.
Passionnant, audacieux, le parcours permet de découvrir les choix et les passions libres de préjugés de Wilhelm Uhde, collectionneur, marchand, commissaire d’expositions, écrivain d’art et courageux découvreur de talents pas nécessairement improbables. Né en 1874 en Allemagne, arrivé à Paris en 1904, c’est lui qui invita son compatriote Daniel-Henry Kahnweiler, durant l’été 1907, à se rendre dans l’atelier d’un certain Picasso alors que celui-ci peignait un étrange tableau qui prendra plus tard pour titre Les Demoiselles d’Avignon. Hormis Séraphine de Senlis magnifiquement mise à l’honneur, l’exposition offre de sensibles et convaincantes découvertes. Wilhem Uhde adhère au propos de Picasso : « Il ne faut peindre que ce que l’on aime ». Nu étendu (1925) et Grosse Fermière sur son échelle (1935) de Camille Bombois, peintre dont le modèle fut toujours son épouse, se découvrent fortement présents et singuliers. On regrette cependant que l’espace consacré aux « Peintres du Cœur-Sacré » propose un accrochage regrettablement serré de vingt-sept tableaux, dont quatorze Louis Vivin, privilégiant la dimension obsessionnelle supposée de ce type de peinture à l’altérité de chaque toile.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Un œil absolument libre sur la peinture du XXe siècle
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°706 du 1 novembre 2017, avec le titre suivant : Un œil absolument libre sur la peinture du XXe siècle