Un Delacroix romanesque

Le style est grandiloquent quand le texte s’accommode de souvent paraphraser des pans entiers des nombreux écrits de Delacroix, Journal et correspondance, que l’auteur convoque à grands coups de citations. Mais voilà, la magie opère. Par quel miracle, alors, cette biographie parvient-elle à captiver petit à petit son lecteur pour qu’il ne parvienne finalement plus à fermer le livre ? La vie du peintre, avec ses tourments et ses certitudes, dont celle d’appartenir à la race des génies, participe à créer l’enchantement. Mais il faut aussi reconnaître à Frédéric Martinez, qui a déjà commis deux biographies de Liszt et Maupassant dans la même collection, de savoir donner vie à son sujet. Cette biographie n’apporte rien que l’on ne sache déjà sur Delacroix, sauf de lire un bon roman cet été.