Deux cents ans après la découverte du cadavre d’Antoine-Bernardin Fualdès immergé dans les tourbillons de l’Aveyron, à quelques encablures du centre de Rodez, le Musée Fenaille propose de redécouvrir l’une des plus troublantes affaires criminelles du XIXe siècle.
La victime, un notable de Rodez, ancien procureur impérial, a eu la gorge tranchée et son sang aurait été donné à boire à un cochon. L’enquête et les trois procès, qui apparaissent aujourd’hui comme de retentissants fiascos policiers et judiciaires, furent suivis comme un feuilleton à rebondissements par un public pour la première fois confronté à un véritable emballement médiatique. Une effervescence éditoriale se déploie dans toute la France et à l’étranger, à la mesure de l’émotion suscitée par ce sordide assassinat. Largement diffusés, les portraits gravés ou lithographiés de tous les protagonistes de l’affaire tiennent en haleine de nombreux curieux. On voit apparaître de multiples images du déroulement du crime. Des représentations théâtrales et des chansons évoquent le drame et remportent un immense succès populaire. Précieux éclairage sur ce qui apparaît aujourd’hui comme un enchaînement d’errements et de fourvoiements ayant abouti à l’exécution de trois innocents, l’exposition présente plus de deux cents documents, dont six superbes dessins et lavis de Théodore Géricault. Le catalogue, très complet, évoque également les effets d’une médiatisation à outrance qui participa à la fabrication d’un mythe et aux dévoiements de l’enquête. Aujourd’hui, on ne connaît toujours pas le nom de l’assassin de Fualdès.
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Un crime croqué sur le vif
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°703 du 1 juillet 2017, avec le titre suivant : Un crime croqué sur le vif