Saviez-vous qu’il existait une archéologie de la Grande Guerre ? L’exposition « De terre et d’acier », au Musée de la Grande Guerre de Meaux, est l’occasion de découvrir cette science récente, qui se développe depuis la fin des années 1980 dans les zones marquées par les combats, dans le Nord et l’Est de la France.
Pour les archéologues comme pour les visiteurs, la charge dramatique est omniprésente : un squelette s’avère celui d’un jeune homme dont la mère réclamait en vain la dépouille ; d’autres, ceux de deux frères, reconnus par les scientifiques grâce à la forme spécifique de leurs crânes. On se pince les lèvres de douleur en contemplant les dents cariées des soldats, sorties de terre avec tout le nécessaire d’un dentiste. On s’émeut de leurs jeux et de leurs distractions – une séance de cinéma près du front, pour oublier l’horreur des combats. Mais ces fouilles ne se contentent pas d’incarner ou d’illustrer avec pathos une page d’histoire déjà bien connue par ailleurs : elles l’éclairent d’un jour nouveau. À travers quelque trois cents objets exhumés, l’exposition du Musée de la Grande Guerre permet au visiteur de mieux appréhender la réalité des tranchées. Les archéologues partagent ainsi à Meaux leurs étonnantes découvertes d’armes méconnues aux accents médiévaux, ressuscitées pour s’adapter aux réalités de terrain d’une guerre de position : des catapultes, par exemple, ou « le Dragon de la Somme », qui projetait du liquide enflammé dans les tranchées adverses. Et ne manquez pas de prolonger votre visite par la collection permanente… constituée par un amateur passionné qui a voué sa vie à la rassembler pour tenter de comprendre les racines de la guerre et de ses maux.
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Tranchées archéologiques
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°703 du 1 juillet 2017, avec le titre suivant : Tranchées archéologiques