Six nouvelles sculptures d'« art dégénéré » découvertes à Berlin

Après soixante-dix ans passés sous terre, six sculptures rescapées de l’exposition d’« art dégénéré », organisée en 1937 par les nazis, sont à découvrir au Neues Museum de Berlin. Elles y ont rejoint les onze premières statuettes, découvertes il y a un an et demi dans les gravats du même immeuble berlinois. Parmi les six nouvelles œuvres mises au jour se trouvent notamment Le Cavalier de Fritz Wrampes, Jeune fille assise (1913) de Will Lammerts, et Homme pieux de Karel Niestraths. L’ensemble des statuettes partira ensuite à Hambourg puis à Munich.

Les objets, dont on avait perdu toute trace depuis 1937, avaient été stockés après l’exposition dans un dépôt du ministère de la Propagande, comme environ 15 000 autres œuvres à travers le pays. Toutes étaient destinées à être vendues ou détruites. Bombardé en 1944 par les alliés, le bâtiment berlinois brûle intégralement, avec les 200 ou 300 objets qu’il abritait. Il faut attendre 2010 et les travaux de terrassement d’une ligne de métro pour que les premiers bronzes et quelques terres cuites réapparaissent.

Tributaires des autorisations de fouilles, les archéologues n’ont pu déterrer ces six autres sculptures que plus tard. Plus difficiles d’accès, celles-ci se sont également révélées plus compliquées à identifier. Grâce à une liste établie par le régime nazi, le Centre de recherche sur l'« art dégénéré » de la Freie Universität de Berlin a certes mis en place une base de données pour recenser les œuvres condamnées, mais certaines œuvres manquent ou sont inscrites sous de mauvais titres. Les archéologues ont donc dû s’appuyer sur des archives et des photos d’époque pour redonner une identité à chaque statuette. Un doute subsiste cependant à propos des Agenouillés de Milly Stegers, aucune photo contemporaine n’ayant été retrouvée pour cette sculpture.