PARIS [16.12.11] - Les institutions culturelles semblent avoir bien compris les atouts potentiels d'une collaboration active avec l'encyclopédie et ses projets frères. Petit tour d'horizon des projets menés par l'association Wikimédia France.
L'association Wikimédia France est aujourd'hui un intermédiaire de poids dans les projets culturels numériques. « Nous sommes devenu un interlocuteur très correct » confirme en souriant Rémi Mathis, son président.
Avec un budget global espéré pour 2012 s'élevant à 1,1 million d'euros, fondé sur l'objectif de la levée de fonds actuelle (mais grevé de 495 000 euros reversés à la fondation mère Wikimedia Foundation), l'association a des arguments financiers sérieux. « Si on a des besoins techniques et si on doit payer une personne, on a les moyens de le faire. Mais on aime de moins en moins faire des choses où on se met à la disposition d'une institution, on est de plus en plus sur des projets professionnels donnant-donnant, de taille plus importante », explique Rémi Mathis. L'association joue cependant à l'équilibriste, obligée de se professionnaliser tout en gardant son socle de bénévoles indispensables pour mener ces projets à bien.
Preuve en est de cette popularité grandissante, les Rencontres Wikimédia France ont réuni en décembre 2010 près de 200 professionnels au Palais Bourbon. Parmi eux, des intervenants de choix comme le directeur adjoint de la BNF, le conservateur en chef du Museum de Toulouse ou encore le directeur adjoint du département culturel à l'Institut de Recherche et d'Innovation (IRI) du Centre Pompidou.
La particularité de Wikimédia est de faire appel en majorité à des bénévoles wikipédiens. Mais pour faire le lien entre les acteurs, Wikimédia France préfère solliciter des professionnels des bibliothèques et des musées pour enclencher des dialogues avec les institutions : « parler la même langue simplifie souvent les échanges » souligne Rémi Mathis, appelé en 2008 par Wikimédia pour négocier avec la Bibliothèque nationale de France.
Ce premier partenariat avec une institution culturelle, signé en 2010 après de longues négociations, a permis à Wikisource, projet frère de Wikipédia, d’avoir accès aux transcriptions d’œuvres tombées dans le domaine public issues de Gallica, soit près de 1400 textes en français, corrigés de manière collaborative par les wikisourciens, l'exemple type d'un travail qui ne pourrait être fait par une institution.
Dans le domaine des musées, le Museum de Toulouse, très à la pointe en matière de diffusion numérique de ses collections, notamment par l’intermédiaire du site de partage de photographies Flickr, a bénéficié de la mobilisation de Wikimédiens venus photographier les objets du fonds des collections de paléontologie et de Préhistoire. Les clichés ont été versés sur Wikimedia Commons, la bibliothèque multimédia de Wikipédia, et ont été utilisés pour illustrer les articles de l'encyclopédie.
Pour 2012, l'association envisage de s'associer avec le Musée national du Moyen Age de Cluny pour développer des ateliers de formation à la création de contenu. Au Centre Pompidou, est en développement une application qui consisterait à photographier une œuvre sur son mobile qui renverrait à son article sur Wikipédia : encore faudra-t-il que l'article existe, écueil que Wikimédia tente de surmonter en lançant des ateliers d'écriture spécifiques. Également intéressée, la mairie de Paris pourrait mettre ses textes pédagogiques et ses photographies sur Wikipédia.
L' « open data » dans les musées semble avoir de beaux jours devant lui.
La semaine prochaine : « Si Versailles m'était conté, version 2.0 ».
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Wikipédia (4/7) : Quand Wikipédia investit les musées et les bibliothèques
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