Disparition de l’artiste allemand Bernhard Heisig

Le 10 juin 2011, Bernhard Heisig disparaissait à Strohdehne, où il vivait avec son épouse depuis une vingtaine d’années. Selon Bernd Neumann, le ministre allemand de la Culture, Bernhard Heisig fut « l’un des peintres et graphistes les plus significatifs de notre époque ». Ce fut surtout l’un des artistes les plus importants de l’ex-Allemagne de l’Est, mais aussi l’un des plus critiqués.

Bernhard Heisig était l’un des derniers représentants et fondateurs de l’école de Leipzig. De tradition figurative, ce mouvement pictural se développa à l’époque de la RDA (la République Démocratique Allemande). Influencées par le réalisme socialiste, les œuvres des artistes de l’école de Leipzig dénonçaient à la fois le nazisme et le communisme.

Or, les critiques de Bernhard Heisig lui reprochèrent justement son engagement personnel dans ces deux partis extrêmistes. En 1941, alors qu’il n’avait que 16 ans, Heisig s’était enrôlé dans l’armée de la Wehrmacht. Deux ans plus tard, il rejoignait une unité de la Waffen-SS. Puis, en 1946, il intégrait le Parti socialiste unifié allemand (le SED), qui devint en RDA le parti dirigeant.

La carrière artistique de Bernhard Heisig rencontra un important succès en Allemagne de l’Est, mais également en Allemagne de l’Ouest. En 1986, trois ans avant la réunification allemande, l’homme politique Helmut Schmidt, membre du Parti social démocrate d’Allemagne de l’Ouest lui commanda même son portrait. Mais, en 1998, lors de la décoration du nouveau Bundestag à laquelle l’artiste avait été officiellement invité, son passé recréa la polémique à Berlin.