PARIS [16.03.11] - Une centaine d’étudiants des Arts Déco soutenus par des professeurs s’opposent à la ligne pédagogique de leur école. Sa directrice, Geneviève Gallot se veut rassurante sur la vocation de l’ENSAD.
Des étudiants de l’école des Arts Déco de Paris (Ensad) se réunissent depuis plusieurs mois pour discuter des problèmes pédagogiques de leur école. Depuis le 28 janvier, après l’échec d’un dialogue avec la direction, ils sont une centaine à faire grève pour faire entendre leur voix contre, disent-ils, la « sclérose » de l’Ensad. Le blog arts-deco.org suit au jour le jour leurs revendications et la mobilisation.
Des élèves de tous niveaux et de toutes disciplines ont ainsi arrêté de suivre leurs cours pour s’installer dans l’amphithéâtre de l’école et mener, ensemble, six projets artistiques illustrant leurs aspirations pédagogiques. Ces projets ont été présentés à l’intérieur de l’Ensad lors d’une manifestation ouverte au public vendredi 11 mars 2011.
Les élèves se plaignent surtout du manque de communication et de transversalité entre les différentes années d’études, de la sectorisation et des inégalités des enseignements dans le but « d’une meilleure rentabilité ».
Vingt-huit enseignants se sont aussi réunis en collectif afin de discuter de leurs inquiétudes face à la « dégradation » du fonctionnement de l’Ensad, inquiétudes qu’ils traduisent également sur un site internet spécialement mis en ligne. Ces professeurs espéraient que le changement de direction en 2009 améliorerait la situation, mais la nouvelle directrice, Geneviève Gallot, est « partisane d’une image autoproclamée » qui est, selon les professeurs, « éloignée des réalités pédagogiques ». Ils étaient présents vendredi dernier pour soutenir les étudiants dans leurs revendications et leurs projets artistiques.
Contactée, Geneviève Gallot tient à minimiser l’ampleur de la mobilisation : « Tout va bien. Il y a certes une inquiétude de certains étudiants, en pleine période du LMD. Mais d’autres étudiants nous demandent, à l’inverse, davantage de liens par exemple avec les entreprises extérieures ». La directrice se voulait donc mardi soir rassurante : « Nous ne sortirons pas de la ligne d’une école publique soutenue par le ministère de l’Éducation. Et les frais d’inscription continueront d’être alignés sur ceux de l’université, soit environ 500 euros pour l’année scolaire. »
Une nouvelle entrevue entre la direction, les étudiants et les professeurs est planifiée mercredi 16 mars. Objectif : mettre en place quatre groupes de travail, dont un devra réfléchir sur la transversalité de l’enseignement et un deuxième au renforcement de l’enseignement des sciences et des techniques. Pilotés par le directeur des études de l’Ensad, ces groupes devraient se mettre à pied d’œuvre dès le mois d’avril à l’issue des élections des représentants des professeurs et des étudiants qui se déroulent actuellement.
Madame Gallot admet que l’information n’est pas correctement passée sur la nature des partenariats avec l’extérieur. « Il y a eu une confusion dans l’esprit des étudiants qui ont pensé qu’un partenariat était nécessairement lié à une entreprise privée. Mais l’école a noué d’autres partenariats avec le quai Branly, le Centre Pompidou, le 104, l’école des Mines… et d’autres grandes écoles étrangères. » « Néanmoins, nous pensons que des partenariats avec Badoit ou Ikéa peuvent être précieux pour des étudiants qui devront demain répondre à des commandes. » La ligne de l’école reste donc clairement l’ouverture sur l’extérieur.
Rendez-vous en octobre 2011 pour savoir si les groupes de travail auront su mettre tout le monde au diapason.
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Des étudiants de l’Ensad se mobilisent contre la ligne pédagogique de leur école
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