Fin de la polémique sur la propriété d’une ancienne Bible grecque

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 22 février 2010 - 410 mots

LONDRES (ROYAUME-UNI) [22.02.10] – Un document confirmant la propriété de la British Library sur le fameux Codex Sinaiticus, une ancienne copie manuscrite de la Bible grecque, a été découvert dans les archives du ministère russe des Affaires étrangères. Il met fin à la polémique sur la propriété du Codex.

Le document découvert en Russie est un accord signé en 1869 par l’archevêque du monastère de Sainte-Catherine du Sinaï et un représentant de l’Empire russe qui établit le transfert de propriété du codex daté de 350 avant notre ère.

Dans ce document, l’archevêque confirme au nom des moines du monastère que les manuscrits de l’Ancien et du Nouveau Testament de la bibliothèque monastique ont officiellement été remis à l’Empereur russe. L’accord stipule : « Nous, Callistrastos, archevêque du Sinaï, la sainte congrégation des pères ici présents et les ermites du Sinaï, déclarons, confirmons et certifions à nouveau le don déjà fait de l’Ancien et du Nouveau Testament du manuscrit à Sa Sainteté l’Empereur ».

En contre-partie, le monastère reçut une compensation de 9 000 roubles (1540 euros) et un certain nombre de décorations impériales. Les 347 feuilles du codex avaient été amenées en Russie, à titre de prêt, par l’érudit allemand Constantin Tischendorf qui agissait pour le compte de l’empereur.

En 1933, Staline vend la Bible à la British Library pour un montant de 100 000 livres (de l’époque) soit un peu plus de 114 000 euros. Or, un mois après son transfert à Londres, le monastère Sainte-Catherine réclamait la propriété du manuscrit, les moines qualifiant l’accord conclu d’acte de tromperie. Le monastère n’a jusque là pas intenté d’action en justice, mais affirme qu’il « déplore sa perte ».

L’existence de ce document était fortement soupçonnée, mais le gouvernement soviétique avait toujours interdit l’accès à ce dossier. Après des efforts soutenus ces dernières années, un chercheur de la National Library de Russie a été autorisé à consulter le document en 2009. Celui-ci a été publié en janvier 2010.

Une déclaration approuvée par le monastère de Sainte Catherine, la British Library, la National Library de Russie et la Leipzig University Library - chacune possédant une partie du codex, la plus grande étant à Londres – cite le document de 1869 et légitime officiellement la British Library comme propriétaire du codex.

Le monastère a tout de même coopéré avec les trois bibliothèques pour la création d’une version numérisée du manuscrit, en ligne depuis 2009. Un fac-similé du codex devrait être publié par les quatre institutions en octobre 2010.

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